C’était une invitation à examiner les opportunités que présente ce volet de l’économie, à l’initiative du CEPI, le 29 novembre, à l’hôtel Franco, à Yaoundé.
Une rencontre organisée par l’association Cameroon Economic Policy Institute (CEPI), qui avait pour objectif de défendre l’ouverture à un commerce transfrontalier. C’était l’occasion de présenter les perspectives à l’International, tout en observant des mesures pour un développement durable. Nous le savons tous, l’augmentation de la concurrence et de la taille des marchés est favorable à l’accélération de la croissance économique, tout en réduisant les coûts pour les produits de service au consommateur. Cependant, il peut aussi entraîner des déséquilibres économiques et environnementaux si les règles du commerce ne sont pas bien encadrées. Le libre-échange joue un rôle crucial dans le développement durable du Cameroun, notamment à travers l’initiative de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Le Cameroun a élaboré une stratégie nationale pour mettre en œuvre la ZLECAf, en collaboration avec divers acteurs sociaux et économiques. Cette stratégie vise à intégrer des pratiques de développement durable et à promouvoir une économie verte et résiliente. Le secteur informel emploie près de 90% de la main-d’œuvre disponible au Cameroun, ce qui souligne l’importance de ces activités pour l’économie nationale. Et pourtant c’est cette forme d’échange que l’on retrouve davantage dans le commerce transfrontalier. C’est le cas de Kyè-Ossi, commune de la région du Sud Cameroun, située à seulement 275 km de la capitale, plaque tournante des échanges entre 2 pays : la Guinée-Equatoriale et le Gabon.
Mme Ngomo Julie Ule: « Le FEICOM assiste les communes dans plusieurs projets de développement local, pour favoriser l’essor économique, et celles situées dans les zones frontalières ne sont pas en reste, afin que le libre échange soit bénéfique à toutes les couches de la population ».
Il est néanmoins nécessaire de considérer le fait que, le souci de valoriser l’essor économique, ne devrait pas fermer la voie au développement durable, dans cette quête aux capitaux. Intégrer la durabilité dans les politiques commerciales est essentiel pour garantir la croissance de manière équitable, tout en contribuant au développement durable. Pour meubler les échanges conduits sous la houlette d’Henri Kouam, Directeur Exécutif de CEPI, dans un souci de promouvoir la création des emplois pour les couches vulnérables , particulièrement les femmes et les jeunes, a convié un panel riche et diversifié. Il s’agissait de Mme Ngomo Julie Ule, spécialiste genre et développement au FEICOM (Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale) ; M. Isidore Njinju, entrepreneur social ; et Sebastiao Santos, entrepreneur et écrivain.
Raphael Djob/entrepreneur social: « il faut que le gouvernement mette en place le mécanisme de valorisation de nos produits au niveau local, nous devons avoir la maîtrise de notre économie locale, pour avoir la capacité de production susceptible d’être exportée »
L’Union Européenne (UE) stipule que le développement durable repose sur 3 volets : social, économique et environnemental. De même, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), approuve le fait que les Accords de Libre Echange (ALE) peuvent être un facteur favorable à l’adaptation aux changements climatiques, et contribuer à l’atténuation de ses effets. Ceci est d’autant plus vrai, que la pollution atmosphérique, ou encore la circulation des gaz à effet de serre, ne connaissent pas la limite des frontières.
Alida Mbia/ Ingénieure aménagiste forestière: « dans les ALE, on ne s’attarde pas que sur les aspects économiques, le développement durable tient compte aussi des aspects sociaux, comme les effets liés aux changements climatiques, tels que les inondations, qui ne connaissent pas la limite des frontières, pour ne citer que cela. »
Le dérèglement climatique est un phénomène global qu’il serait sage d’examiner en corrélation avec différents pays, pour limiter les conséquences sur la vie des populations. En facilitant le commerce et en augmentant la compétitivité des entreprises, la ZLECAf peut stimuler la croissance économique et créer des opportunités d’emploi, contribuant ainsi au développement durable. M. Kouam Henri a tenu a préciser que Le gouvernement du Cameroun a intégré les aspects liés aux développement durable, dans la Loi de finance, ce qui est déjà un début de solution.
M. Henri Kouam, Directeur Exécutif CEPI
Prenant le cas de la dimension genre, prônée par l’ ODD 5, les femmes jouent un rôle crucial dans le secteur informel au Cameroun, représentant environ 53% de la main-d’œuvre. Elles sont particulièrement actives dans des domaines tels que l’agriculture, le commerce de détail, et les services domestiques. Cependant, les femmes dans le secteur informel font face à de nombreux défis, notamment l’accès limité aux ressources financières, l’insécurité de l’emploi et les conditions de travail précaires. Malgré ces obstacles, leur participation est essentielle pour la survie économique de nombreuses familles et pour le développement local.
Les organisateurs de l’évènement en ont profité pour annoncer la finalisation du rapport intitulé : « The impact of Free Trade Agreements on Sustainable Development » (l’Impact des Accords de Libre-Echange sur le Développement Durable). Une approche systémique pour illustrer, décrire, discuter les stratégies, mais surtout proposer des pistes pour renforcer la politique commerciale transfrontalière, du Cameroun et des pays voisins, tout en tenant compte des aspects inhérents au développement durable.
Ange ATALA