Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) Cameroun a pris part ce mercredi 11 Octobre 2023, dans les locaux de la CHASAADD-M de Mfou, à la rencontre organisée par la Concertation Nationale des Organisations Paysannes au Cameroun (CNOP-CAM) pour examiner les opportunités favorables à l’accès au foncier, en vue de développer un système alimentaire inclusif pour les femmes en zone rurale .
Sous le thème : « rencontre pour la revue des acteurs des systèmes alimentaires au Cameroun en prélude aux journées mondiales de la femme rurale du 15 Octobre et de l’alimentation du 16 Octobre », l’atelier avait pour objectif d’éclairer les différents comités sur les évolutions des travaux concernant les systèmes alimentaires et la sensibilisation sur l’accès au foncier. Il s’agissait spécifiquement de : Faire une revue des activités des acteurs des systèmes alimentaires au Cameroun ; déterminer l’évolution des campagnes sur le foncier OLOL (Our Land Our Life) et la campagne « je mange camerounais » ; mobiliser les acteurs autour du partenariat des systèmes alimentaires et de lutte contre les changements climatiques dans le bassin du Congo.
Pendant cet atelier, un documentaire nous est présenté, parlant de la CNOP-CAM de manière générale et des agriculteurs soutenus par ledit projet. Par la suite, Madame Joséphine ATANGANA, Coordonnatrice de la CNOP-CAM et Coordonnatrice Régionale Afrique Centrale des résolutions de Kinshasa a procédé à la restitution de la conférence du Bassin du Congo sur le changement climatique et les systèmes alimentaires, tenue en Août dernier. Cette conférence d’envergure à laquelle a participé le Directeur Exécutif de JVE Cameroun avait pour thème « Réconcilier la production alimentaire avec la conservation de la biodiversité et le changement climatique ». A l’issu des travaux relatifs à cet évènement, des groupes thématiques (changement climatique, agroécologie, droit au foncier, …) avaient été formés en vue de formuler des remarques pour contribuer au développement de l’Afrique Centrale. Ainsi, les OSC (Organisation de la Société Civile) devraient adhérer aux différentes thématiques selon leurs orientations et missions.
L’état d’avancement des travaux sur la promotion du projet « je mange camerounais » avait également été fait par son promoteur, Monsieur BINI Michel. Pour conclure les activités de cette rencontre, la revue des activités sur le foncier et l’introspection sur la journée mondiale de la femme rurale qui se célèbrera le 15 octobre avait été faite par le Comité OLOL, représenté par mesdames MBARGA Gisèle et AMOUGOU Élise. Dans leurs lignes, elles rappelaient que d’après l’Ordonnance n° 74-1 du 6 juillet 1974, en son article 17 précise : « les collectivités coutumières, leurs membres ou toute autre personne de nationalité camerounaise qui, à la date d’entrée en vigueur de la présence ordonnance, occupent ou exploitent paisiblement des dépendances de la première catégorie prévue à l’article 15, continueront à les occuper ou à les exploiter. Ils pourront, sur leur demande y obtenir des titres de propriété conformément aux dispositions du décret prévues à l’article 7 ».
Les procédures foncières se font donc sans distinction de sexe, et de ce fait soutiennent que les femmes ont un droit d’accès à la terre. Ceci se justifie dans le sens où les femmes sont les premières productrices des denrées alimentaires au niveau local. Selon les chiffres du MINADER (Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural), les femmes constituent plus de 70% de la main-d’œuvre rurale au Cameroun. Elles produisent près de 90% de la production vivrière, mais ne représentent que 3% du secteur agricole industriel, car elles n’ont pas accès à la terre. À l’image de l’ensemble de l’auditoire, JVE Cameroun a pris l’engagement d’adhérer aux différentes thématiques adoptées lors de la conférence de Kinshasa pour favoriser l’implémentation des recommandations qui en ont découlées. Pari gagné pour cet atelier du CNOP-CAM dont les thématiques avaient pour objectif prioritaire de renforcer les capacités des OSC comme JVE-Cameroun, pour garantir un partenariat dans la recherche des financements, afin de contribuer à l’émergence des systèmes pouvant contribuer à l’agriculture durable dans les confins de l’Afrique Centrale.
Stéphanie PENANJO