Un atelier national de présentation des activités pour assurer le contrôle des pratiques anormales dans le transport terrestre s’est tenu ce jeudi 20 Juillet 2023 à Yaoundé.
Les deux corridors conventionnels que sont Douala-Bangui, long de 1435 km et Douala-Ndjamena pour sa part long de 1844 km (1934 km jusqu’à Koutéré) sont le témoin de la mobilité des personnes et des biens. Ils se trouvent être au centre des préoccupations majeurs des gouvernements des Etats situés sur le corridor des écosystèmes du bassin du Congo. L’Observatoire Régional des Pratiques Anormales (OPA-AC) est mis en œuvre par les experts de l’ institut sous-régionale de statistique et d’économie appliquée (ISSEA), qui abrite et réalise ce projet financé par l’Union Européenne. Par cet acte, la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) entend instaurer une institution dédiée et établir une dynamique de suivi de la nature, du volume et du format des échanges économiques transfrontaliers entre tous ses pays membres. Cet instrument se veut être un puissant outil de monitoring du transport sur ces corridors et un instrument d’analyse des comportements institutionnels et des pesanteurs sociales, qui empêchent d’atteindre une performance optimale de la fluidité du transport. Le but étant de juguler ces entraves, par des mesures administratives et politiques, tant au niveau des États qu’au niveau communautaire.
Notons que, les communautés dont il est question ici ne sont pas constituées exclusivement des transporteurs, mais aussi des populations autochtones, et des espèces végétales et animales qui en dépendent. Les principaux corridors d’Afrique Centrale couvrent un ensemble de territoires traversés par une forte biodiversité, qui nous vaut le privilège d’abriter le 2ième poumon écologique de la planète, et que nous tenons à préserver.
L’ODD15 qui souligne la nécessité de protéger les espèces menacées via une coopération internationale renforcée, est ici interpellé dans son application primaire. Approché sur la question de la résilience dans la méthodologie adoptée pour la mise en œuvre de ce projet, M. Aliou Abdoullahi ; Coordonnateur National de la Coopération Cameroun-Union européenne, Chef de la CAON-FED affirme : « l’efficacité dans la préservation des écosystèmes avec pour objectif la protection de la biodiversité dépend du degré d’intégration des projets de conservation dans les stratégies nationales et locales. Tout ceci doit se faire en corrélation avec les autres plans de l’action publique, à savoir : politiques de reforestation, études d’impact environnementaux préalables aux travaux d’aménagement structuraux, respect des réseaux hydriques, agriculture villageoise, et développement économique des populations locales. Nous sommes là pour veiller à l’application effective de cela ».
La destruction des chaines naturelles de transfert des espèces sur les corridors interpellés constitue une des pratiques anormales observées jusqu’ici. L’impact des zones et autres aires protégées sur la biodiversité et la résilience des écosystèmes repose sur la mise en place de réseaux de connectivité permettant de maintenir la diversité génétique des espèces, d’assurer leur migration naturelle et parfois même de les aider à s’adapter aux changements climatiques. En limitant le morcellement des habitats naturels, les corridors écologiques sont une des formes de ces réseaux de connectivité. Souhaitons que la mise en place de l’’Observatoire Régional des Pratiques Anormales (OPA-AC) vienne consolider les acquis de la phase expérimentale en cours, et de pérenniser cette approche pertinente et utile pour la compétitivité et la libre circulation des personnes et des biens, et d’autre part, contribuer au développement inclusif et durable avec une meilleure intégration économique régionale en Afrique centrale.
Auteure: Ange ATALA