DIALOGUE SOCIAL A L’HEURE DE LA DEVALORISATION DES METIERS DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE : LE MINISTRE DU TRAVAIL CONVOQUE UNE SESSION DE CONCERTATION.

Les 36ième et 37 ièm sessions ordinaires du comité de concertation et de suivi du dialogue social ont servi de cadre à  la séance de travail initié par le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, ce 26 Septembre 2023 dans les locaux dudit Ministère.

La présente rencontre vient à juste titre dans un contexte de fronde des enseignants, qui réclament une valorisation de leurs droits. Une grande attention est accordée à la grève des enseignants, mais tout bien considéré, ils ne sont que les parents pauvres des revendications sociales, qui s’étendent sur tous les métiers des travailleurs au sein de la fonction publique camerounaise.  En effet, les médecins se plaignent également de la stagnation de leur salaire de base, et les employés et contractuels d’administration dénoncent un processus d’avancement qui tangue. Pour endiguer ce mouvement d’humeur, le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) a convoqué une série de plusieurs rencontres pour tenter de calmer les esprits et dérouler le plan d’ajustement que le gouvernement prévoit.

A l’ordre du jour de la rencontre de ce jour : la présentation du suivi des résolutions de la précédente session qui s’est tenue en Avril 2023 ; présentation de la synthèse du questionnaire relatif à l’auto-évaluation du comité de concertation et de suivi du dialogue social par le coordonnateur de l’Observatoire National du Travail (ONT). On l’aura donc compris, les travaux de ce jour sont essentiellement consacrés à la restitution des résultats issus de l’action menée à la précédente rencontre. Des propositions  émises par les partenaires, travailleurs et employeurs, pour la révision du code du travail, ont été remises au MINTSS. Les résolutions phares tournaient autour de la reconsidération du télétravail, longuement débattu  lors de l’atelier ayant pour thème : «  la mutation du travail face à la révolution numérique ».  En outre, un examen approfondi du régime des sanctions et des infractions a été abordé.

Le Ministre Grégoire Owona a tenu à préciser que : «  la révision à la hausse du SMIG est un facteur majeur d’amélioration du cadre de rémunération des différentes catégories bénéficiaires et partant, le relèvement du pouvoir d’achat des travailleurs, ainsi que de leurs familles ». Pour rappel,  le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) au Cameroun a été fixé à 41 875 FCFA à partir du 21 mars 2023, selon le décret n°2023/00338/PM. Cette décision a été prise après des concertations entre les organisations des employeurs et des travailleurs. Toute chose qui illustre de la capacité d’écoute active du gouvernement aux préoccupations basiques de la population, et démontre donc d’un dialogue social fructueux. Les syndicats de travailleurs ont proposé une augmentation de 30% du salaire minimum, soit environ 12% de plus que le SMIG actuel. Néanmoins, la  volonté prononcée est de définir une meilleure stratégie nationale sur l’avenir du travail, tenant compte des défis actuels. Cette action sommaire vise la promotion d’une synergie d’actions entre les institutions, pour matérialiser au mieux la politique d’encadrement des nouvelles formes de travail. Le dialogue social ainsi initié se veut favorable à la coopération, et à la collaboration transversale entre plusieurs corps de métier.

Selon une étude menée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), il n’y a pas eu d’étude pour déterminer le taux d’effectivité du droit du travail et de la prévoyance sociale au Cameroun. Cependant, l’observation empirique du monde du travail suggère que le taux général d’effectivité des dispositions sur l’hygiène et la sécurité au travail est inférieur à 10%. Les travaux initiés dans le cadre de ce dialogue social ont une portée inclusive, afin que les revendications de divers horizons soient prises en compte. Conformément à l’ODD 8, garantir un travail décent favorise la croissance économique des Etats, pour une gouvernance inclusive, gage du bien-être des populations.

Auteure: Ange ATALA