FOOTBAL CAMEROUNAIS : ETO’O DOIT-IL CRAINDRE POUR LA SUITE ?

Une enquête ouverte mercredi 9 Août 2023 par la CAF pour comportement inapproprié présumé du président de la FECAFOOT Samuel Eto’o Fils n’augure rien de réconfortant pour l’intéressé et laisse  libre cours à plusieurs interprétations.

L’Association des Clubs de Football Amateur (ACFAC) par un communiqué de presse datant du 21 Juillet 2023, demandait purement et simplement la démission de Samuel Eto’o de ses fonctions. Avec pour principal accusation le motif d’avoir  transformé le football camerounais en une organisation mafieuse. En convainquant les organes juridictionnels d’enclencher une enquête visant à voir plus clair dans ce que l’institution dirigée par Patrice Motsépé convient de nommer « comportement inapproprié ». Si l’on en croit le communiqué de la CAF (Confédération Africaine de Football), c’est suite à l’interception des correspondances de certains acteurs du football local que des indices ont fuité. Si les identités des expéditeurs de ces correspondances ne font pas l’ombre d’un doute, ceux qui suivent au quotidien ce qu’on conviendrait d’appeler la saga de la FECAFOOT, le contenu quant à lui reste un mystère que la CAF a préféré laisser entier. Dans la même publication, l’association demandait à son président de saisir la commission d’éthique de la FIFA pour mettre un terme au mandat de l’ancien capitaine des lions indomptables à la tête du sport roi au pays de Roger Milla. L’on est donc légitimement en droit de se demander si ce n’est pas le vœu des membres de l’ACFAC, qui aurait forcé la main à la CAF. Un autre potentiel élément déclencheur  conduit à M. Henry Njala Quan, ancien membre démissionnaire du comité exécutif de Samuel Eto’o. Celui que le patron de Tsinga présentait fièrement comme son quatrième vice-président et qu’Ernest Obama son porte-parole avait traité en mondo diffusion de pleurnichard lors d’une émission télévisé est devenu l’un des critiques les plus acerbes de son président de naguère.

Lors d’une conférence organisée au siège de son académie à Limbé le fils du fondateur de l’équipe qui porte son nom ; après avoir fait des révélations ronflantes a la presse avait avoué envoyer une correspondance à la FIFA. Lorsqu’on ressort ces deux expéditeurs, à cette liste l’on pourrait aisément ajouter des acteurs comme le président Feutcheu de Djiko FC, lui aussi membre démissionnaire du comité exécutif de Bandjoun club d’élite one relégué en ligue inférieur et qui reproche au président de ne l’avoir pas soutenu. De l’autre côté, la naissance d’une autre entité réunissant les présidents de club à Douala est une piste à prendre au sérieux même si ladite association a été dissoute, rien ne nous dit qu’elle n’a pas eu le temps de mettre ses frustrations en correspondance expédiée au récepteur compétent. 

Si l’authenticité de la kyrielle d’enregistrements téléphoniques en divagation dans le triangle national n’a pas encore été formellement effectuée, leurs contenus sont assez explicites. Surtout que la proximité de certains acteurs avec l’exécutif actuel de la FECAFOOT est de nature à rendre plus crédibles ces graves accusations. L’enquête mise en mouvement par la CAF réussira sûrement à faire la lumière sur cette scabreuse affaire qui ne rend en rien au football sa grandeur. Quelle valeur aura encore l’opium du peuple s’il est prouvé que les matchs des championnats d’élite sont joués à l’avance, biaisé par un tripatouillage malsain ? Si la présomption d’innocence est de rigueur alors que la machine s’en va explorer la noirceur et la profondeur de ces accusations, l’opinion est divisée entre pro et anti Eto’o. L’avis des gens compte-t-il vraiment pour beaucoup ? Puisqu’on le sait tous, il ne s’agit plus d’un concours de popularité ou la transe de la foule au passage de l’icône est gage de notoriété. C’est en ce moment où le silence dit tout ce qu’on n’aurait jamais pu dire soit même, mais pour cette fois encore la communication de la FECAFOOT  par son avocat Privat Élame sera un peu maladroite. 

En voulant sauver le soldat Eto’o à tout prix , le soutien de certains s’est mué en cette corde qui soutient un pendu. En indexant la CAF qui n’a pas inventé une procédure pour ce cas, mais qui se borne à respecter ses textes et les procédures. Un comportement qui frise avec une sorte de crainte de la découverte d’une réalité inéluctable. Une posture défensive alors que le président de FECAFOOT pour le moment n’est accusé de rien. Si nul n’est au-dessus de la loi comme on aime tous ou presque à le répéter de quoi accuse-t-on la CAF ? Aurait-il été judicieux d’enquêter dans la discrétion au risque d’être soupçonné d’espionnage ? Pourquoi garder L’omerta si les méthodes mafieuses dont on nous accuse sont de l’ordre du fantasme ? N’est-ce pas là l’occasion de démontrer toute la candeur et l’innocence qui nous caractérise ? Pourquoi aller jusqu’à promettre des poursuites à une institution qui n’a fait que suivre la norme ? En-tout-cas un procès de plus à l’heure où l’on en est, n’émouvra que ceux qui ne sont pas au parfum de la situation de notre football depuis un moment. Il n’est donc pas question de porter le moindre jugement sur cette affaire au risque d’être hors-jeu lorsque retentira le sifflet de l’arbitre matérialisé par les conclusions de l’enquête qui on le souhaite viendra rapidement lever le voile sur cette affaire.

Auteur: Donald Zang Manga