Au Cameroun, des groupes de jeunes se sont spécialisés dans une sorte de chasse aux sorciers, entre arnaque, menace et bastonnade tout y passe pour faire plier les personnes suspectées d’homosexualité.
La communauté LGBT déjà fortement traumatisée par un contexte juridique fort contraignant qui les expose, ne sait plus à quel sein se vouer. Tant les pressions et exactions a son égard se multiplient au fil des jours.
C’est la peur et la panique chez les proches d’Alex Happi Nankam. Depuis quelques jours il est, une fois de plus porté disparue.
Tout commence un soir ordinaire, le jeune homme de 30 ans environ, organise une bringue à son appartement, tout se passait plutôt bien jusqu’à ce que des voisins se plaignent à la police d’un regroupement de personnes bizarres pouvant correspondre à un regroupement d’homosexuels.
Il n’aura pas fallu plus, quelques minutes plus tard, la police a fait irruption dans l’appartement, quelques convives ont eu temps de se sauver mais pour ceux qui n’ont pas pu partir à temps, elles ont dû débourser la somme de 100 000 FCFA chacune pour éviter de se retrouver incarcérer.
Selon les responsables de l’ONG ACADHELIB, une ONG spécialisée sur la question des droits de l’homme, cette pratique est légion. Dans la ville de Bafoussam deux jeunes femmes sont actuellement sous les verrous et purgent une peine d’un an de prison ferme et 198 000 francs CFA d’amendes.
Selon la même source il n’est rare de voir des jeunes sillonnés les habitations de personnes supposées homosexuelles pour des raquettes et du chantage. C’est en effet le cas pour de Nankam Happi dont les murs du domicile ont été vandalisés et des expressions du genre ‘’ Sale pédé, nous t’aurons’’ ont été tagué sur les murs.
Tout porte à croire que ces groupes de jeunes collaborent avec les policiers et se passent des informations avec un objectif commun traquer les personnes LGBT.
Il est important de rappeler que, Il y’a quelques années déjà, le jeune Nankam Happi en son compagnon de Luc Donald Messi aujourd’hui porté disparu avait été contraint de quitter leur quartier et de disparaitre.
Selon nos informations, il a depuis lors été fiché. En effet, que ce soit les milices anti LGBT ou les forces de l’ordre, toutes deux détiennent des listes de personnes qu’elles filent, traquent, violentent et arnaquent à souhait. Car, faudrait le rappeler la loi camerounaise pénalise l’homosexualité. Dans ce contexte, ce n’est un secret pour personne, les crimes et violences anti LGBT sont légions.
Dans un article paru en Mai 2022 l’ONG Human Right Watch décriait déjà l’augmentation de la violence contre les personnes LGBTI au Cameroun et relevait que ces personnes ne sont pas protégées contre les attaques de gangs et des autorités policières.
En attendant, Alex Happi Nankam va de refuge en refuge pour se protéger de ses ravisseurs. Auteur: Blondel Silenou