C’est quoi, un Chef de mission aux JO ?
Toutes les délégations présentes aux JO sont conduites par un Chef de mission. Quel est son rôle? Rencontre avec le Djiboutien Abdoulkader Kanano, un passionné qui s’acquitte de sa mission avec abnégation.
Du moindre petit pépin chez un athlète à la programmation de toute activité, en passant par les questions d’intendance, le Chef de mission est par définition sur tous les fronts.
Il doit être capable de tout résoudre, et tout de suite. Il veille sur l’équipe comme ses propres enfants. Indulgent, il se montre toujours à l’écoute.
Membre actuel du comité exécutif du CNO djiboutien (CNOSD), Abdoulkader Kanano a accepté d’évoquer ses prérogatives de Chef de mission, depuis le Village olympique.
Nous l’avons rencontré alors qu’il revenait juste d’une compétition de natation à laquelle avait participé le jeune Houmed Houssein Barkat.
Nullement déçu par l’élimination de son jeune poulain, il a tenu à l’encourager avec une tape dans le dos : « Tu es jeune et l’avenir devant toi, le plus beau est à venir. Fonce toujours et le succès sera au rendez-vous. »
Omniprésent, Kanano ne compte plus les heures depuis longtemps. « J’accompagne les athlètes. Je veille sur l’esprit d’équipe. Je fais du coaching en permanence !
Grâce à mes efforts, leur moral doit être au beau fixe. Je les mets à l’aise en permanence. Cela nécessite une persévérance, mais aussi du tact et du doigté. »
Présent à ses côtés, Hassan Saïd, l’entraîneur de l’équipe nationale d’athlétisme de Djibouti, abonde dans le même sens :
« Il a la confiance de toute l’équipe. Les jeunes athlètes se sentent à l’aise auprès de lui. En plus, il a cette simplicité qui abolit les frontières. De tous les Chefs de mission que j’ai connus, Kanano est de loin celui qui m’a le plus marqué par sa disponibilité à toute épreuve”.
Pour l’ancien Directeur Général de la Radio-télévision de Djibouti (RTD), le travail commence très tôt le matin par un briefing qui réunit toute l’équipe, athlètes et officiels confondus.
Durant cette rencontre, les grandes orientations pour la journée sont données. Un peu plus tard dans la journée, le débriefing ajuste ou rectifie certaines choses.
« Je suis un adepte du travail bien fait. Je ne laisse rien au hasard. », avoue-t-il, l’air pensif, comme absorbé par ses multiples tâches.
Rien qu’au village olympique, il lui arrive de faire quotidiennement 26 000 pas. Sa petite montre le lui rappelle souvent. Déformation professionnelle oblige, Kanano officie également comme communiquant de la délégation djiboutienne au JO.
Photos en haute résolution, reportages vidéos sur les compétitions des athlètes, il est sur tous les fronts.
« Bien que cela ne fasse pas partie de ma mission, je m’en occupe avec cœur pour combler aussi un vide », avoue ce quinquagénaire, le sport chevillé au corps, puisqu’il est un karatéka ceinture noire 6e dan.
Kenedid Ibrahim
La Nation – Djibouti
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