La Fondation Camerounaise Terre Vivante (FCTV) s’engage auprès de la commune urbaine de Bafoussam avec le MINPOSTEL ( Ministère des Postes et Télécommunications) pour combattre l’anarchie dans le secteur. Ceci dans le cadre du Projet d’Accélération de la Transformation Numérique au Cameroun (PATNUC) qui a pour mission la collecte, et la gestion de manière saine des déchets mentionnés.
» J’utilise les objets électroniques depuis le lycée: ordinateur, téléphone, tablette, mais quand c’est déjà hors d’usage, je jette seulement en brousse », ce sont les paroles d’Arthur, jeune bachelier 2024 en série scientifique. Pareilles réactions ne sont pas le propre du seul futur étudiant, la plupart des consommateurs ne savent quel usage donner à leurs appareils électroniques une fois qu’ils sont déclarés définitivement défectueux après multiples tentatives de leur donner une Nième seconde vie. La gestion des déchets électroniques au Cameroun est un défi important, mais des efforts sont en cours pour améliorer la situation. Ce qui justifie que depuis 2012, une loi sur la gestion des déchets électroniques a été adoptée, mais la pratique du recyclage reste encore limitée et souvent informelle.
Bonnes pratiques avec les déchets électroniques.
Les NTIC ( Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ) ont révolutionné la vie moderne sous divers plans, ce n’est plus à démontrer, mais leur usage post défection peut nous priver d’une bonne santé. D’après Global E-waste Monitor 2024, le dernier rapport des Nations Unis sur notre gestion des déchets électroniques en Europe et dans le reste du monde : » les déchets électroniques contiennent de nombreux composants toxiques tels que les métaux (cuivre, plomb, mercure, nickel…), les dioxines, les phtalates, les retardateurs de flammes bromés, les hydrocarbures, etc. Laissés à l’abandon ou mal traités, ils libèrent ces substances partout dans l’environnement – l’eau, l’air, les sols – au détriment de la biodiversité et de la santé humaine. À cause de cette mauvaise gestion, on compte 58000 kg de mercure ou bien 45 millions de kg de plastiques bromés relâchés chaque année dans la nature. »
Risques de santé, en cas d’exposition aux déchets électroniques.
La mission que s’est donnée la Fondation Camerounaise Terre Vivante, à travers son implication dans ce projet vise la préservation de l’environnement, tout en contribuant à celle de la santé humaine. En droite ligne pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable : 3, 6, 11, 12, et 14. Il a été constaté que les pratiques de pré-collecte, de transport et de traitement des D3E s’effectuent dans les pays en voie de développement comme le Cameroun, avec une quasi méconnaissance des mesures d’hygiène et de sécurité. Ce qui expose les contrevenants, malgré leur volonté de bien faire, aux affections cliniques provoquées par les D3E.
Le PATNUC est une opportunité pour jeter les bases véritables d’une meilleure gestion des D3E à Bafoussam, et partant au Cameroun.
En outre, les procédés de valorisation des déchets électroniques sont insuffisamment promus et les organisations formellement constituées et spécialisées dans le secteur des D3E sont très peu nombreux. D’après la stratégie nationale de gestion des déchets définie par le MINEPDED (Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable) pour la période 2007-2015, les acteurs doivent bénéficier d’un permis environnemental délivré par leurs soins. Lancé le 08 juillet 2024 pour une durée de 14 mois à Bafoussam , FCTV dans le cadre du PATNUC effectuera des missions de reconnaissance, puis d’identification et caractérisation des acteurs des D3E dans la ville.
« Plus de 300 acteurs de chaîne de valeur et 218 ménages de la ville de Bafoussam ont été identifiés ».
Il faut savoir compter sur l’expérience de FCTV qui , dans le cadre du projet » Waste to Wealth » , a contribué au recyclage des déchets électroniques dans la ville de Douala . Avec au compteur plus de 7 ans dans la gestion des D3E au Cameroun. M. Mouamfon Mama, Coordonnateur de FCTV et chef du projet rassure: » cette activité est la continuité du programme de gestion des déchets que FCTV a commencé depuis 2011 dans la ville de Douala. Ce programme a connu une spécialisation dans les D3E en 2016 avec un partenariat avec les Ateliers de Bocage, contribution ayant abouti à la mise sur pied de l’atelier des D3E de la FCTV au quartier Bonaberi, à Douala. A ce jour, nous comptons près de 190 tonnes de déchets collectés et traités depuis le début du projet. Après Douala, nous espérons que le projet PATNUC du MINPOSTEL, contribuera à l’organisation des acteurs des D3E dans la ville de Bafoussam avec pour ambition de structurer la filière au mieux. »
Ange ATALA