Ce 20 Février 2024 a vu la capitale politique camerounaise être le témoin de la 1ière édition du Cameroon-EU business week, un rendez-vous des échanges en B2B et en B2G des investisseurs en provenance de l’Union européenne, à destination des porteurs de projets de développement sur le sol qui abrite le char des dieux.
L’Union européenne c’est la première puissance économique avec 30 % du PIB mondial, la première puissance commerciale avec 38 % du commerce de marchandises, en plus d’être la première destination touristique au monde. Ce groupe réunissant en son sein 28 Etats membres, répartis sur 4 493 712 km, est peuplé de plus de 507 millions d’habitants qui injectent une valeur de biens et services à hauteur de 16 250 milliards de dollars à l’économie mondiale. Cette position la place devant les États-Unis (25 %), la Chine et le Japon (10 %). Ce n’est plus à démontrer, l’Union européenne joue un rôle majeur dans l’économie mondiale. A travers cette semaine dont les activités s’articulent autour des sessions plénières et restreintes d’échanges, la ferme volonté des organisateurs est de recueillir le maximum de besoins en terme d’investissements subséquents, tenant compte des nouvelles réalités que nous impose le climat des affaires, pour un partenariat gagnant-gagnant entre le Cameroun et l’UE que le Ministère de l’Economie et de la Planification et de l’Aménagement du Territoire a le privilège d’encadrer.
Le premier panel transversal portait sur l’environnement des affaires ; le climat des investissements et les opportunités de commerce au Cameroun. Parmi les panélistes se trouvait Yanis Arnopoulos, en sa qualité de Directeur Général du groupe ARNO, présent au Cameroun depuis 1963 dans le domaine de la commercialisation de biens de consommation mais également de services destinés tant aux particuliers qu’aux professionnels. Leur expertise se démarque dans les secteurs de la distribution des biens de consommation, de l’énergie, des technologies du bâtiment ainsi que de l’immobilier. Il nous a été donné de constater que leur culture d’entreprise intègre la performance pour l’intérêt général, déploie une stratégie de développement responsable et rentable qui allie performance économique, équité sociale et responsabilité environnementale. Le groupe ARNO c’est : 20 Milliards de Fcfa de chiffre d’affaire réalisé en 2021 ; 5000 Projets /an ; 50 marques européennes distribuées sur le territoire national. Après ce tableau plutôt reluisant, l’assistance ne s’est pas départie de la grogne social émise par la plupart des acteurs de la scène économique nationale présente dans la salle. Et qui de mieux que Célestin Tawamba, chef d’entreprise et président du groupement interpatronal du Cameroun (actuel GECAM anciennement GICAM), qui s’est plaint ainsi : « nous avons besoin de formes d’investissements adaptés à nos réalités, pas d’aides orientés à des secteurs qui sont en inadéquation avec nos besoins ». Il a en outre dénoncé la quantité des investissements, plus onéreux chez certains voisins dans d’autres pays africains.
Célestin TAWAMBA, Président en exercice du GECAM.
Il s’en est suivi les exposés des hauts cadres institutionnels du MINEPAT, qui ont présenté une cinquantaine de projets structuraux, qui ont obtenu la validation d’un comité scientifique, s’alignant aux critères d’exigences, pour une commercialisation effective dans le marché européen. Le cadre réglementaire et juridictionnel a également permis d’éclairer les zones d’ombre, tant des investisseurs présents, que des membres du gouvernement qui encadre plusieurs porteurs de projets. Parmi les initiatives présentées, le projet de Sikoum, dans le département de la Sanaga maritime, région du littoral, il a pour objet de renforcer la production d’huile de palme au Cameroun. Sous le regard du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), Gabriel Mbairobe. Il s’agit de la conception, fourniture et installation de trois usines modernes d’extraction d’huile de palme au Cameroun dont le déficit de production est estimé à plus de 130 mille Tonnes /an. Ces usines auront une capacité nominale de 6 tonnes par heure et seront équipées de mini centrales électriques.
Présentation de l’EDFI.
Le second panel était consacré à l’économie verte, avec pour principales articulations : l’économie circulaire dans un environnement qui fait face aux changements climatiques ; les énergies renouvelables ; l’agriculture durable et la protection de la biodiversité à travers les forêts. Une solution financière de développement, l’accès à l’énergie dans les zones rurales, et l’octroi des fonds pour l’agriculture durable a été présenté. Il s’agit de l’Association des institutions européennes bilatérales de financement du développement, ou EDFI. En plus d’aider les membres à mettre en œuvre leur vision, l’EDFI sert à informer le public et les parties prenantes gouvernementales sur leur rôle et leur contribution au développement. Cet organe s’attelle à favoriser la coopération des membres de l’EDFI avec les institutions de l’Union européenne et d’autres, pour améliorer l’efficience et l’efficacité des membres, en plus de leur fournir une représentation commune, d’élaborer et de soutenir des politiques conjointes et de garantir des opportunités de financement.
Célestine KETCHA COURTES, MINHDU lors de son exposé.
En la présence du Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU), Mme Célestine Ketcha Courtes, cette session avait pour ambition de limiter les distances qui séparent les porteurs de projets et les investisseurs. Cette partie a permis d’aborder les sujets de discussion sur les catalyseurs de croissance que sont la transformation digitale, et l’amélioration de l’urbanisation, et des moyens de transport adaptés. Au cours de son allocution, Mme le Ministre a présenté un mini film documentaire présentant la voie de contournement de la ville de Yaoundé, une solution alliant digitalisation, et aménagement du territoire pour l’amélioration du cadre de vie des citoyens.
Ange ATALA