Mobilisation citoyenne contre les cancers du sein et du col de l‘utérus

Le 11 octobre 2024, à l’occasion du lancement des activités de la 2èm édition de l’octobre rose à l’Alliance française de Garoua, plusieurs activités ont animé la cérémonie, pour marquer l’engagement des différents partenaires dans la sensibilisation contre ces maladies qui touchent principalement la femme et la jeune fille. Dans les stands d’exposition et les lieux d’échanges : les autorités traditionnelles, les hôpitaux et centres de santé communautaires, les instituts de formation en sciences de la santé, et le corps éducatif de plusieurs cursus académiques, valablement représentés.

« Pour prévenir le cancer du sein, il faut se faire sucer les seins » FAKE NEWS !! Une information largement répandue en Afrique subsaharienne qui ne contribue pas à rendre efficace la lutte contre le cancer du sein. Aucune étude scientifique jusqu’à lors n’a prouvé la véracité de cette information, mais faute de connaissances, ce message a berné plusieurs jeunes filles, qui se sont retrouvées face à des prédateurs sexuels. En revanche, la prévention du cancer du sein repose principalement sur des facteurs tels que le dépistage régulier, un mode de vie sain, et la connaissance des dispositions familiales qui augmentent les risques d’infection.

source: https://www.guineecheck.org/2023/11/sucer-les-seins-de-sa-partenaire-previent-il-le-cancer-du-sein

C’est dans l’objectif de stopper la propagation de ce mythe couramment relayé dans les réseaux sociaux,  que l’Alliance française de Garoua  a initié cette  sensibilisation, afin de sortir la jeune fille  nordiste de l’ignorance. Il est important de se fier à des sources médicales fiables et de consulter des professionnels de santé pour obtenir des informations précises et fondées sur des preuves.  Parmi les panélistes à la conférence débat organisée en l’occasion,  Dr. Essomba Danielle / gynécologue obstétricienne, à l’hôpital régionale de Garoua s’est exprimée : « les cas que nous recueillons à l’hôpital sont détectés tardivement, l’espoir de survie est réduite, et la prise en charge coûteuse, pourtant le dépistage  rapide et l’autopalpation sont fortement recommandés aux femmes et aux jeunes filles, pour prévenir le cancer du sein ».

Exercice d’autopalpation.

Le cancer du col de l´utérus est lui aussi un problème de santé publique au Cameroun, avec le 2e rang en termes d´incidence, le taux de prévalence est d’environ 34% à 40%. Chaque année, environ 2 400 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont enregistrés. Et les cas de décès surviennent en raison des arrivées tardives  aux centres de santé,  concernent des patients en phase terminale D’après le rapport de l’étude sur les Aspects épidémiologiques et cliniques des cancers du col de l´utérus au Cameroun: expérience de l´Hôpital Général de Douala, publié en 2022 par Dr. Berthe Sabine Esson Mapoko, de la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, de l’Université de Yaoundé I : « le cancer du col de l´utérus au Cameroun est une pathologie de la femme adulte, sans emploi, avec des stades avancés au diagnostic. D´où la nécessité d´améliorer la sensibilisation sur la prévention et le diagnostic précoce des cas ».

Démonstration des méthodes de dépistage.

En ce qui concerne le cancer du col de l’utérus,  les femmes du Sahel sont exposées à un risque accru d’infection,  en raison de plusieurs prédispositions culturelles et socio-économiques. Le cancer du col de l’utérus est principalement causé par une infection persistante avec certains types de virus du papillome humain (HPV). Couramment appelé papillome virus, ou tout simplement HPV, la majorité des cancers du col de l’utérus sont causés par des infections persistantes avec ces types de  virus,  sexuellement transmissible. Dr Salamatou Souley epse Baba/ gynécologue obstétricienne, précédemment en service à l’Hôpital Régionale de Garoua, nous confie : « à cause des mariages précoces, les femmes du Nord ont une sexualité précoce, et les grossesses multiples, pour répondre aux exigences de la tradition et des coutumes, ce sont autant de contraintes qui mettent les femmes en haut risque de contracter le virus HPV, et par conséquent de développer un cancer du col de l’utérus ».

Sketch sur l’implication des hommes à la cause.

Aux chaînes de la tradition s’ajoute : l’accès limité aux soins de santé, qui réduit les possibilités de dépistage et de traitement précoces. Ces différents facteurs combinés créent un environnement où les femmes dans le grand Nord,  sont particulièrement vulnérables à cette maladie. Il est crucial de renforcer les programmes de vaccination, de dépistage et de sensibilisation pour réduire cette vulnérabilité. Mme Hyacinthe Porcher, Directrice de l’Alliance française de Garoua s’est exprimée sur son dévouement à donner de la voix à cette cause : « il s’agit de toucher le plus grand nombre de femmes, mais surtout d’impliquer les hommes, principaux chefs de famille, concernés au même titre que leurs épouses et leurs filles, dans la prévention contre les risque d’infections  à ces cancers ».

Ange Atala