RÉUNIONS SUR LES PRODUITS CHIMIQUES DANGEREUX ET LES POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS, À ROME

Rome accueillera deux réunions importantes sur les produits chimiques et les polluants persistants. La vingtième réunion du Comité d’étude des produits chimiques (CEPC) de la Convention de Rotterdam se tiendra du 17 au 20 septembre 2024. Ensuite, la vingtième réunion du Comité d’étude des polluants organiques persistants (CEPOP) de la Convention de Stockholm aura lieu du 23 au 27 septembre 2024.

Les comités d’examen des produits chimiques et des polluants organiques persistants se réuniront à Rome en septembre prochain pour des discussions importantes sur la sécurité environnementale mondiale. Ces réunions sont cruciales pour discuter des mesures à prendre pour gérer et réduire les risques associés à ces substances dangereuses. Elles se tiendront respectivement, au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, en Italie.Les polluants organiques persistants sont des produits chimiques toxiques qui prennent du temps à se décomposer. Lorsqu’ils sont libérés, ils restent longtemps dans la nature et s’accumulent dans la chaîne alimentaire et les organismes vivants. C’est la raison pour laquelle ils sont parfois surnommés « produits chimiques éternels ».

Salle de réunions, siège de FAO, Rome en Italie.

Ces réunions rassembleront des experts du monde entier pour examiner les dernières données scientifiques et techniques sur les produits chimiques dangereux et les polluants organiques persistants. Leurs recommandations joueront un rôle crucial dans l’orientation des politiques internationales visant à protéger la santé humaine et l’environnement. Les discussions du CRC-20 se concentreront sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause pour certains produits chimiques et pesticides dangereux dans le commerce international. Le POPRC-20, quant à lui, examinera les substances susceptibles d’être classées comme polluants organiques persistants et formulera des recommandations pour leur élimination ou leur réduction.

Objets du quotidien sur lesquels on retrouve les POP.

Les réunions sont ouvertes aux parties des conventions respectives et aux observateurs approuvés, offrant une plateforme unique pour la collaboration internationale sur ces questions environnementales cruciales. Lors des précédentes réunions des comités de la Convention de Rotterdam et de la Convention de Stockholm, plusieurs décisions importantes ont été prises pour renforcer la gestion des produits chimiques et des polluants organiques persistants (POP). Parmi lesquelles nous citerons : l’ajout de nouvelles substances. En effet,  plusieurs substances chimiques ont été ajoutées aux annexes des conventions, ce qui signifie qu’elles sont désormais soumises à des restrictions ou à des interdictions strictes. Par exemple, des pesticides et des produits industriels spécifiques ont été inclus en raison de leur dangerosité pour la santé humaine et l’environnement.

« Ces substances s’accumulent dans les déchets, le sol, l’air et l’eau et constituent donc une menace pour l’environnement et la santé humaine ». Martin Hojsík, rapporteur aux récentes réunions.

Mais également, il a été prévu le renforcement des capacités des observateurs.  Des initiatives ont été lancées pour aider les pays en développement à renforcer leurs capacités de gestion des produits chimiques et des POP. Cela inclut des formations, des ateliers et des programmes de financement pour améliorer les infrastructures et les compétences techniques. Les parties intéressées sont invitées à s’inscrire avant le 16 août 2024, tandis que les nouveaux observateurs doivent compléter la procédure d’admission avant le 23 août 2024.

Il n’est pas superflu de relever que la promotion des solutions alternatives a été suggérée. Les comités ont encouragé la recherche et l’adoption de solutions alternatives plus sûres en lieu et place de l’usage des produits chimiques dangereux. Cela inclut le développement de produits chimiques moins nocifs et de méthodes de production plus respectueuses de l’environnement. Récemment, plusieurs substances ont été ajoutées aux annexes des conventions de Rotterdam et de Stockholm en raison de leurs risques pour la santé humaine et l’environnement. Voici quelques exemples :

Convention de Stockholm :

Dicofol : Un pesticide utilisé principalement sur les cultures de coton et de fruits.

Acide perfluorooctanoïque (PFOA) et ses sels : Utilisés dans la fabrication de produits résistants à l’eau et aux taches, comme les textiles et les ustensiles de cuisine.

Convention de Rotterdam :

Acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) : Utilisé dans les mousses anti-incendie, les revêtements de surface et les produits de nettoyage.

Hexabromocyclododécane (HBCD) : Utilisé comme retardateur de flamme dans les matériaux de construction.

Poisson affecté par des anomalies – déformations , marques d’érosion sur les nageoires, lésions, tumeurs – est considérée comme un bon indicateur de la présence de sédiments contaminés, d’effluents insuffisamment ou non traités et de stress intermittents tels que les rejets d’égouts unitaires ou les eaux de ruissellement. Un taux d’anomalies dépassant 5 % indique une communauté de poissons dont l’état de santé est précaire.

Des expositions élevées à ces produits chimiques ont déjà entraîné des maladies ou des anomalies chez un certain nombre d’espèces sauvages, y compris certains types de poissons, d’oiseaux et de mammifères. Ils ont également été trouvés dans le corps humain (lait maternel) et peuvent présenter un risque de cancer, de troubles de la reproduction, d’altération du système immunitaire, de troubles neurocomportementaux, de perturbation hormonale, de dommages à l’ADN et d’augmentation des malformations congénitales.

Par exemple, l’exposition aux dioxines peut entraîner des lésions cutanées, des défauts du système immunitaire et des perturbations des systèmes hormonal et reproducteur. L’Irlande a découvert des niveaux élevés de dioxines dans le porc en 2008. En Belgique, des dioxines ont été trouvées dans la volaille et les œufs en 1999. Et en Italie, un accident chimique dans une usine a libéré des dioxines en 1976. Ces réunions soulignent l’engagement continu de la communauté internationale à aborder les défis posés par les produits chimiques dangereux et les polluants organiques persistants, renforçant ainsi les efforts mondiaux pour un avenir plus sûr et plus durable pour le bien de l’humanité.

Iric Junior DACHI