Du 3 au 13 Juin 2024 à Bonn, en Allemagne, les Parties vont aborder les enseignements tirés du premier Bilan mondial ainsi que les progrès accomplis dans l’élaboration d’outils de reporting au titre du Cadre de transparence renforcée de l’Accord de Paris, et l’appui apporté aux pays en développement pour la préparation de leurs Rapports biennaux de transparence (que toutes les Parties doivent présenter en 2024).
S’il est vrai que les conférences sur les changements climatiques ne constituent pas toutes des tournants majeurs, la 28e réunion de la Conférence des Parties (CdP) à la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), qui s’est tenue aux Émirats arabes unis en novembre 2023, en est incontestablement un. Outre l’accord qui énonce les aspects institutionnels du Fonds pour les pertes et préjudices, cette rencontre a donné lieu à une panoplie de décisions ayant des répercussions sur les 60e sessions des Organes subsidiaires de la CCNUCC (SB 60) et les autres réunions de suivi.
La conclusion du premier Bilan mondial (BM) dans le cadre de l’Accord de Paris est sans conteste le résultat central de la CdP28 ; celui-ci appelle entre autres les Parties à s’acheminer vers un abandon des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques dans le but de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050. D’autres décisions notables ont concerné le démarrage du programme de travail sur les voies de transition justes, l’adoption d’un cadre pour la mise en œuvre de l’Objectif mondial d’adaptation (OMA), et l’établissement d’un nouveau programme de travail sur les indicateurs qui permettront de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs définis dans le cadre de l’OMA.
À la SB 60, les Parties se pencheront sur les progrès accomplis dans l’élaboration des outils de reporting au titre du Cadre de transparence renforcée de l’Accord de Paris, ainsi que sur le soutien apporté aux pays en développement pour la préparation de leurs Rapports biennaux de transparence, que toutes les Parties ont l’obligation de soumettre en 2024.
5 Décembre 2023; Photo by IISD/ENB | Mike Muzurakis
Elles sont également censées aborder les leçons tirées du premier BM en vue d’affiner les aspects procéduraux et logistiques du processus du BM, et définir les modalités d’un nouveau dialogue destiné à soutenir la mise en œuvre des résultats du BM. Il s’agit là d’un élément crucial pour éclairer l’élaboration de la prochaine série de Contributions déterminées au niveau national (CDN) que les Parties doivent présenter en 2025. Les pourparlers seront en grande partie consacrés à des processus d’examen. Les Parties sont censées :
- élaborer les mandat pour l’examen 2024 du Mécanisme international de Varsovie pour les pertes et préjudices ;
- entamer l’élaboration des mandats pour le cinquième examen approfondi de la mise en œuvre du cadre de renforcement des capacités au titre de la Convention ;
- lancer le deuxième examen du Comité de Paris sur le renforcement des capacités ; et
- lancer l’examen final de la mise en œuvre du programme de travail renforcé de Lima sur l’égalité de genre et de son plan d’action en matière d’égalité de genre.
Les négociations relatives au processus lui-même porteront sur des questions comme la rationalisation des ordres du jour des réunions et une participation accrue des organisations observatrices issues de pays en développement. D’autres points à l’ordre du jour ont trait à l’agriculture, à la problématique de genre, à l’adaptation, aux liens entre le mécanisme technologique et le mécanisme financier, à la recherche et aux démarches concertées de mise en œuvre de l’Accord de Paris (Article 6). La Bolivie a proposé d’inscrire deux points supplémentaires à l’ordre du jour :
- l’un concerne l’impératif pour les pays développés d’agir de façon immédiate et urgente pour atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2030, puis des taux d’émissions nettes négatifs par la suite ; et
- l’autre concerne la création d’une feuille de route pour les soutiens financiers et moyens de mise en œuvre à accorder aux approches politiques autres que celle de paiements basés sur les résultats, par exemple les démarches conjointes d’atténuation et d’adaptation pour une gestion intégrale et durable des forêts.
Ce n’est qu’à l’ouverture de la réunion que l’on saura si les Parties sont d’accord pour aborder ces questions à la SB 60. Il y a toute une série d’événements programmés qui doivent également avoir lieu au cours de la SB 60, dont :
- un dialogue sur « les villes, la construction et les systèmes urbains » dans le cadre du programme de travail sur le niveau d’ambition et la mise en œuvre de l’atténuation ;
- un dialogue sur les voies de transition justes dans la poursuite des objectifs de l’Accord de Paris par le biais des CDN, des Plans nationaux d’adaptation et des stratégies de développement à faible émission sur le long terme ;
- le dialogue annuel sur les océans et les changements climatiques ;
- un dialogue d’experts sur les montagnes et les changements climatiques ;
- une réunion technique sur les lignes directrices et les cadres politiques destinés à aider les Parties à promouvoir une transition juste des ressources humaines et la création d’emplois décents et de qualité au sein des secteurs et entre eux ;
- une réunion technique sur les impacts positifs et négatifs associés aux technologies de transport à émissions faibles ou nulles ;
- un dialogue d’experts sur les impacts disproportionnés des changements climatiques sur les enfants et les solutions pertinentes en matière de politiques ; et
- une session sur la politique et les critères du Secrétariat en matière d’interaction et de collaboration avec les parties prenantes non-Parties.
La SB 60 se tiendra du 3 au 13 juin 2024, au Centre de conventions international de Bonn, en Allemagne. Les organes subsidiaires se réunissent deux fois par an, une fois en juin et une fois en novembre/décembre, parallèlement à la CdP. l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA) fait le lien entre les informations scientifiques fournies par des sources expertes, telles que le GIEC, et les besoins des organes directeurs en matière de politiques. L’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI) se concentre sur l’évaluation et l’examen de la mise en œuvre de la Convention, du Protocole de Kyoto et de l’Accord de Paris. Le SBSTA et le SBI travaillent ensemble sur des questions transversales qui touchent à leurs deux domaines d’expertise, ce qui est le cas pour de nombreuses questions.
Earth Negotiations Bulletin