Garoua aborde l’enseignement à l’épreuve de l’intelligence artificielle

Etudiants, chercheurs, encadreurs et autres particuliers, se sont donnés rendez-vous à l’Alliance française de Garoua ce 02 octobre 2024. Le débat qui avait pour thème : « l’enseignant et l’enseignement à l’épreuve de l’intelligence », s’est tenu en marge du festival  de la  francophonie –Refaire le monde.

 Une courroie de transmission qui vient ouvrir le bal des échanges à l’occasion de la journée mondiale des enseignants (qui se célèbre le  05 octobre de chaque année), couplé au sommet de la francophonie. En effet, le XIXe Sommet de la Francophonie se tient les 4 et 5 octobre 2024 à Villers-Cotterêts et Paris, en France.

Le sommet de la francophonie 2024 a pour thème : “Créer, innover et entreprendre en français”. Un événement  qui réunit des chefs d’État et de gouvernements francophones pour discuter de divers enjeux politiques, économiques, numériques et culturels. Une actualité qui présente plusieurs avantages pour l’Afrique qui est le continent avec le plus grand nombre de locuteurs francophones dans le monde. En 2023, on estimait qu’il y avait environ 167 millions de personnes en Afrique qui parlent le français, soit environ 51 % de la population francophone mondiale. Ce chiffre inclut ceux qui parlent le français comme première ou deuxième langue dans 34 pays et territoires africains.

La langue française s’est imposée lors des échanges au cours de ce débat à Garoua, qui, malgré ses 361 000 habitants, laisse prédominer le Fufuldé comme langue principale dans les conversations courantes.  Bien que la part belle reste au français dans les contextes officiels et éducatifs, c’est ce que confirme Dona Serges, jeune  diplômé, titulaire  d’un DUT (Diplôme Universitaire Technologique) en génie civil. Présent lors des débats, il nous a confié au sujet du thème abordé  au théâtre de la verdure de l’alliance française de Garoua : « pour obtenir les machines qui donnent accès à l’intelligence artificielle, nous étudiants modestes au pays n’avons pas la capacité de les obtenir facilement, puisqu’elles sont coûteuses ».

 » L’IA est un outil révolutionnaire fondamental, mais le challenge est qu’elle est en compétition avec l’être humain, et particulièrement la fonction de l’enseignant « . Pr. Abdoul Nasser, Doyen de la faculté de sciences juridiques et politiques de l’Université de Garoua.

Vraiment ? Puisque l’intelligence artificielle est accessible dès que nous sommes en possession d’un appareil numérique ayant accès à internet. D’ailleurs il existe plusieurs façons d’accéder à l’intelligence artificielle (IA) et de l’utiliser dans notre vie quotidienne.  Les options les plus tendances actuellement ce sont les chatbots IA, qui mettent à la disposition des outils comme ChatGPT d’OpenAI ; disponibles en ligne et pouvant répondre aux questions, générer des textes, et bien plus encore.

De quoi faciliter l’accès à plusieurs informations pour les étudiants en phase de recherche, ce d’autant plus que l’IA permet de réduire les  coûts et les distances des formations. Car cet outil  donne la possibilité de participer à des cours en ligne. Des plateformes comme OpenClassrooms offrent des cours sur divers domaines. Il est d’ailleurs possible d’utiliser des VPN (Virtual Private Network) pour accéder à des IA restreintes. Le panel riche des conférenciers de cet après-midi nous a présenté les avantages, ainsi que les challenges que présente l’usage de l’IA pour la communauté académique de Garoua.

Pr. Chantal Ngo Tong

Lors de son allocution, Professeure Chantal Ngo Tong, en sa qualité de Vice Doyen à la faculté de sciences juridiques et politiques de l’Université de Garoua, a affirmé : «  l’IA favorise le développement de l’intelligence émotionnelle, pour adapter son quotient intellectuel à ceux venus d’ailleurs. Avec la révolution technologique, on ne peut plus se passer de ce qu’elle nous apporte, en terme d’innovations, il faut avancer et faire avec, en évitant sagement les dérives ». Intégrer l’usage de l’IA pour le renforcement des capacités des enseignants peut aider les jeunes africains à accéder à de nouvelles opportunités du savoir  et ainsi éprouver de nouveaux  modèles économiques. Les participants venus nombreux à l’Alliance française de Garoua  ont appris à repenser la promotion de la langue française, à travers l’outil qu’offre l’IA pour renforcer l’identité culturelle et faciliter les échanges internationaux.

Ange ATALA