La perte du couvert forestier s’accompagne des perturbations sociales non négligeables, véhicules des traditions. La nécessité d’alerter les décideurs pour une implication significative des communautés autochtones à la conservation durable des écosystèmes forestiers des pays de l’espace COMIFAC s’impose.
C’est à la faveur d’une cérémonie de lancement de plusieurs activités pour traiter de cette problématique, que s’est tenue une série de plusieurs rencontres du lundi 31 Juillet au 02 Août 2023. A l’initiative d’un réseau de plusieurs acteurs militants pour la cause, dans les locaux de la Friedrich Ebert Stiftung à Yaoundé, en visioconférence il était également prévu des descentes sur le terrain. De par l’adoption des dispositions pratiques légales en respect avec les traditions observées dans les collectivités territoriales décentralisées, les participants ont affirmé leur ferme volonté de faire pencher la balance. En effet, le constat fait est amer : le second poumon écologique de la planète que constitue le bassin du Congo n’est pas une coquille vide, les peuples qui la constituent sont de véritables gardiens de la tradition, et des acteurs majoritaires de la conservation. Mais très souvent relégués au second rang, sinon ignorés lors des négociations pour l’exploitation des ressources de cet ensemble riche de plusieurs écosystèmes.
En marge de quelques initiatives en faveur de la gestion durable des forêts, une équipe s’est formée, sous la houlette de la COMIFAC (Commission des Forêts d’Afrique Centrale), constituée de plusieurs sectorielles et institutions techniques des Ministères en charge, ONG locales et Chefs traditionnels. Il s’agit du ReCTrad (réseau des Chefs Traditionnels d’Afrique Centrale pour la Gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes de forêts), en collaboration avec la FES (Friedrich Ebert Stiftung), le CNCTC (Conseil National des Chefs Traditionnels du Cameroun), le CPATC (Conseil Panafricain des Autorités Traditionnelles et Coutumières), sans oublier le concours de CTD (Collectivités Territoriales Décentralisées).
La thématique forte intéressante a réunie plus de 1000 participants à travers le monde, et issus de plusieurs zones écologiques, dans l’objectif de rappeler la nécessité de l’implication des dépositaires de la tradition pour la préservation des savoir-faire locaux. Pour une meilleure application des mesures de conservation durable, de plaider pour la facilitation des procédures, afin de favoriser l’inclusion totale des Chefs Traditionnels dans la mise en œuvre de la CDB (Convention sur la Diversité Biologique). Bénéficiant de l’expertise avérée des responsables de groupes de discussions, un partage d’expériences de projets, a permis de capitaliser les acquis. Ceci a permis non seulement de sonner l’alarme sur le phénomène décrié, d’engager la collaboration des Chefs pour servir de relais d’information auprès des communautés, mais surtout de promouvoir des mesures de conservation efficaces, qui tiennent compte des réalités de chaque zone d’occupation. Avec en perspective la volonté d’étendre les bonnes pratiques aux autres régions du monde faisant face aux phénomènes similaires.
« tyin ése ja nyee nkembe » (chaque cou est fier de sa perle), ce qui sous-entend que « les envies du bonheur sont universelles ».
Auteure: Ange ATALA