Femmes et jeunes de l’Ouest, engagés dans l’agriculture régénérative

L’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE), en partenariat avec le Global Green Grant Fund, vise à réduire de 50 % l’utilisation des produits chimiques en 3 ans et à augmenter le rendement de 25 % grâce aux pratiques agricoles durables.

Le projet « jeunes et femmes : pionniers de l’agriculture régénérative pour une résilience des moyens de subsistance «   a principalement pour ambition de renforcer les capacités des acteurs de la filière agricole de la région de l’Ouest Cameroun, et plus précisément les villes de  Foumbot et de Batié. Il est prévu des activités visant à doter un échantillon d’individus, qui seront formés  dans l’adoption et l’amélioration des pratiques agricoles durables, respectueuses de l’environnement, une garantie d’inclusion sociale et de croissance économique.

La notion d’agriculture régénérative est une approche agricole qui vise à restaurer et améliorer la santé des sols tout en maintenant leur fertilité à long terme. Elle réunit un ensemble de pratiques agricoles dont l’objectif premier est de renforcer naturellement la qualité des sols ou de restaurer la fertilité des sols malades ou épuisés. C’est une forme d’agriculture intelligente pour faire face aux caprices du climat qui est devenu instable. Pour y faire face, les exploitants agricoles sont appelés à s’adapter au changement climatique en identifiant les défis climatiques particuliers auxquels ils sont confrontés. Parmi les facteurs à considérer,  nous citerons les nouveaux schémas météorologiques. En effet, il est constaté que les saisons de croissance se font plus courtes, tandis que la sécheresse s’accentue, à cause de l’augmentation des températures.

La région de l’Ouest est reconnue comme une mamelle nourricière qui dessert plusieurs autres régions du pays, car le climat est favorable à plusieurs types de cultures, en plus de bénéficier d’un relief en latitude, propice à un meilleur rendement. Les arachides, le manioc, le maïs, les haricots, le cacao, le café, la banane plantain, et plusieurs légumineuses, étaient cultivés en toutes saisons, mais au vu de la dégradation actuelle des sols, les  productions ne sont plus les mêmes. La situation ne s’est pas améliorée suite à  l’usage des pesticides chimiques qui,  en plus de rendre le sol poreux, ont contribué à la disparition de certaines espèces, un défaut de pollinisation qui a entrainé la perte de la biodiversité.

Bénévoles de JVE Cameroun participant aux causeries paysannes le mercredi 17 juillet 2024 à Matomb dans le Nyong-Ekellé, dans le cadre d’une collaboration avec le RADD et ses partenaires.

Une  crise situationnelle qui se fait sans cesse alarmante, ce faible rendement des parcelles agricoles est également lié en partie à l’enclavement des zones rurales  et du manque d’organisation dans le secteur. Des défis qui nécessitent des solutions durables et une approche holistique pour renforcer la résilience des agriculteurs dans la région. Et pourtant, l’agriculture joue un rôle prépondérant dans le développement des communautés locales, c’est d’ailleurs reconnu comme secteur clé de l’économie camerounaise. Selon une étude de la FAO réalisée pour le Cameroun,  l’agriculture saine assure l’autosuffisante alimentaire, et rapporte des devises à l’exportation des produits. L’agriculture  contribue à 22.9% au PIB et engage plus de 62% de la population active, et si elle intègre le concept d’agriculture régénérative, les bénéfices se feront sur une plus large échelle, avec à la clé l’amélioration des valeurs nutritives, et de la santé de la population en général.

Lucresse Makamgue/ bénévole JVE Cameroun: « nous sommes outillés à adapter notre style de leadership aux besoins de chaque communauté, maximisant ainsi notre efficacité et notre impact pour contribuer au développement durable ».

Le projet se déroulera d’août à septembre en deux phases : la recontextualisation et la mise en œuvre. Durant cette 1ère  phase,  les besoins de la communauté seront identifiés afin de fournir une réponse adaptée. La seconde étape comprendra des formations en salle et sur le terrain sur l’importance des bio-pesticides et des biofertilisants dans la lutte intégrée contre les insectes ravageurs, en utilisant des extraits de plantes naturelles. L’ONG JVE Cameroun  entend ainsi contribuer à l’assainissement du secteur agricole, dans la région de l’Ouest, à  travers l’adoption de pratiques innovantes et respectueuses de l’environnement. Des bienfaits que les bénéficiaires du projet vont contribuer non seulement à la résilience des moyens de subsistance locaux, mais aussi à la préservation à long terme des ressources naturelles essentielles pour les générations futures.

Puissance KOLOKO