High Impact Skills Program pour accompagner la jeune fille camerounaise dans les STEM

L’American Spaces Center de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun a accueilli le lancement officiel du « High Impact Skills Program » le 31 Janvier 2024. Une initiative en cours dans 21 pays, et ayant déjà fait ses preuves auprès de plusieurs jeunes, dont les compétences font office de carte postale pour vendre l’image de marque du Cameroun à l’international.

L’acronyme de Sciences, Technology, Engineering  and Mathematics (STEM) ou STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie, Mathématiques) ; désigne des cursus de formation qui favorisent  la créativité, et une innovation qui inspire au développement. En effet, les phénomènes sociaux  tels que les changements climatiques font désormais largement écho à la nécessité de sortir des cursus typiquement théoriques. De nos jours, 70% des jeunes dont l’âge se situe entre 18 et 34 ans s’inquiètent au sujet du réchauffement climatique, la pollution atmosphérique, l’avancée du désert, la déforestation, le marché du carbone… Et pourtant, la Banque Africaine pour le Développement (BAD) a récemment dénoncé le fait que,  seulement 34 % de jeunes filles se sont orientées vers des études dans les STEM. Les filles et les femmes africaines rencontrent de nombreuses difficultés à s’insérer dans les industries des STEM. Ainsi, seulement 12 % de femmes sont actuellement actives dans le secteur des TIC en Afrique, selon la Commission Economique pour l’Afrique de l’UN (UNECA).

L’éducation STEM donne des compétences pour faire face aux nouveaux défis de l’environnement à l’échelle mondiale.  La technologie prépare à l’innovation, lorsque l’ingénierie améliore la capacité à appliquer les nouvelles connaissances, tandis que les mathématiques garantissent la logique, favorable à l’élimination des biais cognitifs pour une prise de décisions consciente et éclairée, moins sujet aux erreurs. Le High Skills Impact program est financé par le département d’Etat americain, et l’association TechWomen Cameroon est le partenaire local, chargé d’implémenter le projet au Cameroun. C’est pour doter la jeune femme camerounaise de compétences en parallèle à la formation académique, dans divers aspects de ce secteur d’activité que le « High Impact Skills Program » a été lancé il y’a 10 ans au Cameroun. D’ailleurs plusieurs membres de l’association TechWomen Cameroon, alumnis des précédentes cohortes étaient présentes à cette cérémonie de lancement comme panélistes, et pour la plupart feront office de mentors qui dispenseront les enseignements aux jeunes sélectionnés. Sous la coordination d’Aurel Tayou, Présidente de l’association citée, responsable de l’encadrement de cette nouvelle vague, la volonté d’attirer l’attention sur les métiers en lien avec le développement durable transparait.

Olivia Mukam lors de son speech.

 Olivia Mukam, invitée comme key-note speaker, a tenu à se remémorer son passage, 7 ans plus tôt dans le même programme, elle affirme  que  ça l’a aidé à devenir  « une jeune femme équipée pour être une meilleure citoyenne du monde ». Ceci en quelques points qu’elle a tenu à partager avec l’assistance : -know your why- grow your mindset-build a system. A ses côtés  se trouvaient d’autres actrices phares des STEM au Cameroun à l’instar de Nathalie Tekam, qui a insisté sur l’aptitude à être «  transformative », la CEO de ITSS a partagé ses tips, qu’elle met en exergue dans sa vision d’une solution technologique pour améliorer les méthodes d’enseignement dans le contexte africain, et camerounais en particulier. C’est donc tour à tour que Patu Ndango, Marie-Claire Ebale, Chantal Dongmo, Nadia Habsatou, et Eddy Donkeng, ont stimulé la volonté des jeunes sélectionnés pour suivre ce programme. La formation consiste en le renforcement des capacités sur 4  domaines : Développement des compétences non techniques et de l’entreprenariat, -Défis environnementaux et changements climatiques, -Pensée critique et lutte contre la désinformation, – Mobilisation des organismes locaux et engagement communautaire.

Pour créer des modèles de réussite dans le secteur et susciter des carrières, nous nous sommes rapprochés de l’une des panélistes, Nadia Habsatou Kalkaba.  Pour ceux qui étaient présents dans la salle, sa prise  de parole était un témoignage vibrant  avec pour maître mot : « tout est possible ». L’originaire de la région de l’extrême-nord du Cameroun, avait plusieurs barrières avant d’intégrer le programme en 2016. L’ainée d’une famille d’une dizaine d’enfants est ingénieure en informatique, celle dont l’anglais était « la bête noire » au secondaire est devenue une brillante conférencière internationale. Ses luttes au sein de sa communauté n’ont pas tardé à se faire ressentir dès 2017 lorsqu’elle obtient un accompagnement financier suite à sa participation au « TechWomen 2016 seed Grant ». Fonds qu’elle a entièrement mis à la disposition des enfants victimes du conflit crée par la secte islamique Boko Haram,  dans sa région d’origine. Aujourd’hui CEO du cabinet conseil Learn & Adapt, elle accompagne les entreprises dans leur quête de valorisation de l’humain, et non des machines comme on se serait attendu.

L’association TechWomen Cameroon affirme sa volonté de créer un pont intergénérationnel, propice à l’éclosion sociale des femmes dans les STEM. De par des programmes comme celui qui vient de démarrer, elle fournie un accès libre aux opportunités, et crée un cadre propice à l’exploration des carrières jusqu’ici fermées aux communautés vulnérables de par le sexe, l’âge, l’appartenance culturelle, ou les moyens financiers limités. Lors de la séance d’échange avec le public, des alumnis d’autres programmes de bourses ont également présenté les opportunités que plusieurs profils peuvent saisir. C’est le cas du Humphrey Program, pour les mid-career, représenté par M. Modibbo Amadou, ou encore le FTEA ( Fullbright Teaching Excellence and Achievement) program. Plus de renseignements pour connaitre les critères d’éligibilité (à la portée de tous), ainsi que le calendrier de déroulement des sélections au programme « High Impact Skills Program » dispensé au sein de l’American Spaces Cameroon de Yaoundé, mais également dans les corners de Douala, Buea et Garoua, suivez le lien :Eligibility and Application — TechWomen

Ange ATALA