La Fondation Conseil Jeune a mené une étude qui a permis d’identifier les acteurs de la transition écologique au Cameroun, à travers les principales zones écologiques dans 7 régions du pays. Réalisé en vue de l’implémentation du programme FSPI transition écologique, une cartographie des acteurs par secteurs clés en est ressortie. Un rapport ambitieux de cette activité a été présenté au public le 17 Janvier 2024, lors d’un atelier de restitution, en vue de la validation des travaux dudit projet.
La salle de conférence de l’Institut français du Cameroun, à Yaoundé, a été le témoin de la présence marquée des sectorielles de l’administration camerounaise, et des représentants des OSC (Organisation de le Société Civile) locales. Des participants venus prendre acte des réalisations de ce projet qui se veut le pionnier en matière d’identification des acteurs de la transition écologique au Cameroun. Il ne s’agissait pas seulement de les répertorier, mais également de segmenter leurs domaines d’exécution, et surtout de relever leurs besoins, en identifiant les facteurs qui les freinent. En effet, le Cameroun est riche de plusieurs écosystèmes écologiques, partant de la forêt tropicale humide, en passant par le littoral marin et la savane semi-désertique. Cette pluralité confère au pays une mixité de besoins afin de relever le défi d’entrer dans l’ère des réalisations de sa CDN (Contribution Déterminée Nationale) comme prévu par l’accord de Paris, à travers son agenda d’exécution de la SND30 ( Stratégie Nationale pour le Développement 2020-2030).
Les zones agroécologiques du Cameroun.
D’après un rapport d’étude publié par le PNUD en 2022 , le Cameroun contribue à hauteur de 0,27% à l’émission mondiale de Gaz à effets de serre (GES), mais a néanmoins pour objectif de réduire de 35% ce taux d’émission. Soumis en Octobre 2021, la CDN révisée souligne la volonté du gouvernement de rendre effectif les leviers en matière d’adaptation aux effets du changement climatique. C’est la raison pour laquelle tout projet visant à exploiter le potentiel qu’offre les solutions axées sur le développement durable sont encadrés. Le pays ambitionne de réduire la vulnérabilité des communautés locales, en proie aux effets des changements climatiques, en leur accordant un accompagnement adéquat, selon leur zone écologique. Les domaines touchent différents secteurs d’activité : agriculture, foresterie, énergie, gestion des déchets, industrie. C’est sur cette base que la Fondation Conseil Jeune a jugé utile de préciser cette démarche intègre la transition énergétique, la transition industrielle, la transition agro-alimentaire. Il faudrait donc repenser les méthodes de production plus respectueuses de l’environnement, mais également de travailler et de vivre ensemble sur un territoire pour le rendre plus écologique et durable. La concrétisation de cette transition est portée par plusieurs acteurs agissant sur le terrain, dans un système mal organisé et mal coordonné.
Etat des lieux de la dimension écologique du développement durable au Cameroun
La cartographie des acteurs impliqués dans la transition écologique au Cameroun est une étude portée par la Fondation Conseil Jeune. C’est une ONG locale constituée des jeunes experts de diverses orientations professionnelles, qui participent à la préservation des patrimoines écologiques, environnementaux et climatiques du Cameroun. Cette étude a été financée par l’Ambassade de France et le Conseil de Suivi des Recommandations du Nouveau Sommet Afrique France pour dresser un portrait des acteurs, en soulignant leurs contributions à la transition écologique. Cette cartographie est un outil précieux pour les décideurs politiques, les entreprises et les organisations de la société civile qui souhaitent promouvoir la transition écologique au Cameroun. L’une des missions à terme est d’aider les sociétés à renforcer leur résilience et à s’adapter aux impacts du changement climatique, tout en ayant redéfini la part de responsabilité qu’occupe chaque acteur identifié, dans son secteur d’activité.
Domaines d’intervention des acteurs enquêtés au Cameroun sur la transition écologique.
Aux dires de certains la transition écologique est un leurre, particulièrement du point de vue énergétique. Ils argumentent en disant que si les sources d’énergie que sont le bois, le charbon, le gaz et le pétrole s’ajoutent au rythme de l’insatiable demande mondiale, elles ne se substituent pas. Les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien complètent l’offre mais ne la remplacent pas. Pris dans un sens plus global, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, il faudrait produire en vingt ans autant de métaux qu’on en a extraits au cours de toute l’histoire de l’humanité en utilisant des énergies fossiles ! En dépit de ce scepticisme, le Cameroun se distingue des autres pays de par la composition de ses écosystèmes, ce qui lui confère plusieurs ressources naturelles. La nécessité de les préserver contribue à une gestion régulée des matières premières, mais aussi et surtout au bien-être de la planète entière, grâce à la transition écologique. C’est un partenariat où tout le monde est gagnant du fait de son implication dans le passage vers la transition écologique, des acteurs ayant été clairement identifiés dans le cadre de cette étude.
Mme AKONO AKAM, représentante du MINFOF à l’atelier.
Un total de 1084 organisations ont été répertorié à travers le territoire national, affirmant une ferme volonté de rendre effective la transition écologique de par un engagement marqué des projets financés à 80% sur fonds propres. Une belle collaboration est donc sollicitée entre les sectorielles des ministères en charge de la question, et les OSC. D’ailleurs, Mme Rosy Esso, Cheffe du projet ( voir image de titre) a tenu à préciser que : » sans les sectorielles, l’action des multiples osc et ong sur le terrain ne serait pas efficiente , le document de stratégie du ministère guide les actions de terrain ». Le rapport final et consolidé sera livré le 25 Janvier 2024, après le quitus de validation des différents ministères concernés par le sujet. Mme Akono Akam Marie-José, cadre du MINFOF (Ministère des Forets et de la Faune), présente à l’atelier nous a fait part de ses impressions au sortir de ces travaux. Elle pense « qu’il y’a lieu de renforcer les capacités de chaque acteur pour renforcer la transition écologique » . Nous vous invitons à l’écouter dans le podcast qui va suivre.
Ange ATALA