Organisée à Charm el-Cheikh en Egypte, la 27e Conférence des Parties (COP27) a réuni plus de 110 dirigeants mondiaux et 30 000 représentants de gouvernement, collectivités et d’acteurs non étatiques.
Les négociations ont abouti à un accord peu ambitieux. Cet accord préserve l’essentiel. Il réaffirme l’objectif de limiter le réchauffement à +1,5° C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle et appelle les pays à des efforts supplémentaires dès 2023. On se souvient qu’en 2020, les pays développés se sont engagés à verser 100 milliards de dollars pour permettre pays sous-développés de faire face au changement climatique. Pour l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) Cameroun soutient que le COP27 est un autre échec. C’est un échec dans la mesure où il n’y a pas de grandes avancées au niveau des pertes et des dommages.
Le mensonge comme arme de destruction massive
Les 100 milliards qui ont été promis par les pays riches sont introuvables jusqu’à ce jour. « Chaque année, depuis 2015, des rapports rédigés par l’OCDE tentent d’établir l’ampleur du financement climat octroyé par les pays développés. Ces montants n’ont certes cessé d’augmenter ces dernières années (de 58,5 milliards USD en 2016 à un peu plus de 80 milliards de dollars en 2019) mais le constat a dû être fait, l’an dernier, que la barre des 100 milliards n’avait pas été atteinte en 2020, avec un financement climat évalué à 83,3 milliards de dollars. Un montant qui comprend les financements publics (dons et prêts), mais aussi les financements privés et les crédits à l’exportation liés au climat, » écrit ‘’The trend’’.
Déséquilibre des financements
D’après le journal ‘’The trend’’ à la COP26 à Glasgow, pointés du doigt les pays riches, ont réitéré leur engagement et adopté une feuille de route augurant que l’objectif des 100 milliards pourrait finalement être atteint en 2023. Mais l’argent étant le nerf de la guerre et les promesses non tenues ne sont guère de nature à faciliter des négociations climatiques toujours laborieuses, comme devrait le confirmer la COP27 de Charm el-Cheikh. En outre, les pays du Sud dénoncent un déséquilibre des financements, en défaveur de l’adaptation aux changements climatiques, ainsi qu’un manque de prédictibilité des fonds versés.
24,5 milliards de dollars débloqués
A croire the trend, des ONG dénoncent pour leur part un financement climat qui, pour une bonne partie, se compose en réalité de prêt avec intérêts et ne serait pas additionnel à l’aide au développement. Oxfam juge même que la comptabilisation des financements climat internationaux « reste biaisée et profondément injuste » et que « l’écart entre les contributions déclarées et les contributions réelles a atteint 225% en 2020 ». L’ONG estime surtout que les financements climat effectivement fournis atteignent tout au plus 24,5 milliards de dollars. Soit à peine un quart de l’effort promis.
Auteur : Blondel Silenou