Protection de la biodiversité : Le Congo Démocratique s’oppose à la forfaiture de la COP15

La délégation de la RD Congo a exprimé sa vive désapprobation à la Conférence des Nations Unies sur la Diversité (COP15), qui s’est tenue du 07 au 19 décembre 2022 à Montréal au Canada. 

Pour Kinshasa, l’accord conclu en terre canadienne au terme de la Conférence n’a pas de valeur. Tous les pays présents à la COP15 se sont accordés pour élaborer une feuille de route d’ici à 2030. Cette feuille vise à protéger plus d’espaces naturels et à enclencher les transformations agricoles et économiques nécessaires pour moins dégrader la nature.  « Nous faisons face à une responsabilité historique, mais nous avons été incapables de compromis pour sauver la nature, » a déclaré le chef de délégation de la République Démocratique du Congo (RDC).

Le dernier rapport de WWF

La RDC estime que la protection de ses espaces forestiers est onéreuse. Le pays penche pour la création d’un Fonds Spécifique pour la Biodiversité. Cela nécessite la mobilisation d’importantes sommes d’argent par les pays riches. La COP15 devait normalement avoir lieu en 2020. Elle était une occasion unique de mettre le monde sur la voie de la restauration de la nature. Cette restauration est une urgence. Le dernier rapport ‘’Planète vivante de World Wildlife Fund (WWF), note que la nature se dégrade à un rythme exponentiel. L’abondance moyenne des populations de vertébrés sauvages a chuté de 69 % en à peine un demi-siècle. Un million d’espèces sont actuellement menacées d’extinction.

Pour stopper la perte de biodiversité et inverser la tendance afin qu’à la fin de cette décennie, il y ait plus de nature qu’aujourd’hui, il fallait un accord qui puisse correspondre à l’accord de Paris en 2015 sur le changement climatique. A l’époque, tous les pays avaient fait preuve d’ambition et s’étaient engagés à stopper le changement climatique. Le précédent accord sur la biodiversité de 2010, dans lequel les « objectifs d’Aichi » ont été promulgués, a été révisé en 2020. Le résultat a été dramatique. Aucun des objectifs de protection de la nature n’a été atteint au cours de la dernière décennie. 

Une protection efficace

Dans la perspective de la COP15, plus de 90 dirigeants mondiaux ont signé « l’Engagement des dirigeants en faveur de la nature ». Dans ce document, ils s’engagent à mettre fin à la destruction de la nature d’ici à 2030. La Belgique étant l’un des signataires, le WWF attendait également de sa délégation qu’elle plaide en faveur d’objectifs ambitieux et qu’elle fasse pression pour obtenir les mesures incontournables susceptibles de renverser la tendance dans l’accord. Les organisations de conservation et la communauté scientifique s’accordent à dire qu’au moins 30 % des terres, des océans et de l’eau douce de la planète, telles que les lacs et les rivières, doivent être protégés efficacement.

Il s’agit de rendre les écosystèmes soient stables. Pour le WWF, cet objectif doit inclure la sauvegarde des droits des populations autochtones et des communautés locales. Dans le même temps, les 70 % restants de la planète doivent être gérés et restaurés de manière durable, en s’attaquant aux causes de la perte de biodiversité. La science s’accorde à dire que les modes de production et de consommation actuels sont des menaces pour la planète et pour les systèmes naturels. Ces systèmes fournissent l’air, l’eau et les terres fertiles. Pour les sauvegarder, il est nécessaire de réduire de moitié l’empreinte des systèmes alimentaires d’ici la fin de la décennie.

Un écart de 700 milliards de dollars

Il existe actuellement un écart mondial de 700 milliards de dollars entre l’argent actuellement consacré à la biodiversité et l’investissement nécessaire pour que la nature soit restaurée d’ici 2030.

« Pour faire face à la crise de la nature, les pays doivent se mettre d’accord sur des objectifs bons pour la nature qui unissent le monde pour protéger et restaurer une plus grande partie de la nature sur Terre, et pour transformer notre production afin qu’elle fonctionne avec la nature, et non contre elle. Après de nombreux engagements et promesses, il est grand temps que les dirigeants du monde entier agissent en faveur des personnes et de la planète, » avait affirmé Antoine Lebrun avant la COP15.

Blondel Silenou

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