Le 28 Juillet 2023, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale contre les hépatites, les institutions hospitalières et gouvernementales ont organisé des activités, sous la supervision du MINSANTE. A l’instar des dépistages et autres vaccinations effectués, il est utile de questionner les facteurs environnementaux à risque qui favorisent la propagation de cette pathologie.
La santé n’a pas de prix, et pourtant il en coûte à l’humanité de ne pas promouvoir les bonnes pratiques pour se maintenir en bonne santé. C’est ce qui a poussé l’agenda 2030 et ses 17 objectifs de développement durable (ODD) à apporter une vision transversale qui puisse souligner la nécessité d’agir sur les déterminants de la santé des populations. Plus spécifiquement, l’ODD 3 qui promeut une approche globale de la santé. Cet objectif doit « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ». Ainsi déroulé, l’on comprend que la santé soit une condition préalable, sinon le résultat et un indicateur fondamental de tous les volets devant contribuer au développement durable.
Parmi ces déterminants figurent les modes de transmission, dont la part belle est accordée aux facteurs environnementaux. En effet, la contamination aux hépatites A et E se fait à partir des virus présents dans les matières fécales des personnes atteintes. Une personne court le risque de se faire contaminer par voie orale, au contact des eaux ou d’aliments impropres ou souillés. Ces deux hépatites sont donc particulièrement fréquentes dans des zones où l’hygiène, l’évacuation des eaux usées et les pratiques de désinfection laissent à désirer. Comment faire interagir ces facteurs et déterminants de santé afin que les différents secteurs et acteurs puissent agir en coordination, tout en renforçant les partenariats pour une meilleure convergence d’idées ?
La collaboration entre le MINEPDED (Ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable) et le MINSANTE (Ministère de la santé publique) serait de mise. Il est vrai que la lutte contre la pollution constitue l’un des chevaux de bataille de ces deux institutions, mais lorsqu’il s’agit des actions conjointes sur le terrain, les responsabilités s’étiolent. Face au risque de santé publique que constitue la propagation des hépatites virales, nous donnons de la voix pour une synergie d’action, de manière permanente pour préserver le bagage génétique des générations futures.
Les hépatites virales B et C constituent des problèmes sanitaires majeurs et l’une des causes profondes du cancer du foie. La plupart des personnes contaminées ne savent pas qu’elles sont infectées et continuent à transporter le virus. Elles courent un risque élevé de contracter une grave maladie chronique du foie et peuvent, sans le savoir, transmettre ce virus à d’autres personnes. Les efforts visant à combattre l’hépatite virale doivent être centrés sur une sensibilisation à la préservation d’un environnement sain, l’amélioration de la prévention par la promotion de la vaccination, des pratiques sexuelles et des techniques d’injection sans risque, ainsi que la garantie d’un accès équitable au dépistage et au traitement à tous ceux qui en ont besoin.
Au Cameroun, la journée mondiale contre l’hépatite s’est célébrée cette année sous le thème « une vie un foie » ; elle constitue une occasion de redoubler d’efforts contre cette maladie à l’échelle nationale et internationale. Les experts en charge des questions environnementales devraient être impliqués en se joignant aux personnels de la santé pour encourager les personnes, les partenaires publics et privés à se mobiliser pour une meilleure politique dans la gestion des déchets. Sans oublier la promotion d’une hygiène de vie saine à titre individuel et collectif ; ce sont autant d’actions qui limitent la propagation des hépatites à l’échelle mondiale.
Auteure: Ange ATALA