COP 28: 2 500 lobbyistes des énergies fossiles accrédités, un record! 

« Si les lobbyistes des énergies fossiles représentaient un pays lors de la COP28 de Dubaï, il s’agirait de la troisième plus grosse délégation »

Selon un rapport publié ce Mardi 5 Décembre 2023, par la coalition Kick Big Polluters Out – KBPO, près de 2 500 lobbyistes des énergies fossiles ont été accrédités pour la conférence sur le climat qui se tient actuellement à Dubaï. Leur présence n’a jamais été aussi importante lors d’une conférence sur le climat. C’est un record dont on se serait bien passé .

Cette année et pour la toute première fois, grâce à la pression de la société civile, les 88 000 participants de cette plus importante réunion du climat devaient renseigner leur employeur. Le groupement d’ONG s’est donc appuyé sur cette liste des participants publiée par l’ONU pour étayer son analyse. En 2022, l’analyse de KBPO avait montré qu’au moins 636 lobbyistes des combustibles fossiles avaient eu accès aux négociations sur le climat de la COP27 en Egypte. Soit près de 4 fois moins qu’aujourd’hui. En 2021, 503 lobbyistes étaient pour leur part présents à la COP26 à Glasgow.

Cette année, la délégation des lobbyistes des énergies fossiles est dépassée en effectif uniquement par le Brésil et ses plus de 3 000 délégués ; ainsi que le pays hôte (4 500 délégués et 4 900 invités). On est bien loin devant les 1 509 personnes représentant les délégations des dix pays « les plus vulnérables au changement climatique » comme la Somalie, les Iles Salomon ou encore le Soudan. Le Cameroun participe à la COP28, représenté par le Ministre de l’Environnement et de la Protection de la Nature (MINEPDED), ainsi que le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD). Une présence significative est également observée à travers des associés et plusieurs acteurs des ONG et OSC locales.

Parmi les lobbyistes des énergies fossiles accrédités, la France a par exemple choisi Patrick Pouyanné, PDG de Total Energies. L’Italie a, elle, emmené des cadres d’ENI, et l’Union européenne des employés de BP, ENI et ExxonMobil. Les organisations professionnelles ayant le statut d’observateur à la COP ont aussi amené leur contingent d’employés de Shell, Total Energies ou Equinor. Une véritable controverse lorsqu’on se souvient que le combat contre les énergies fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon fait l’objet d’un bras de fer à l’issue cette COP28. Espérons tout de même naïvement que cette surreprésentation n’impactera pas les négociations qui dureront encore une semaine.

Nelson NOUMBISSI

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