Fête du travail 2025: cessation de l’aide au developpement du gouvernement américain, qu’a fait le MINTSS ?

A l’occasion de la 139 èm édition de la fête du travail au Cameroun, le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS), a tenu une  série de rencontres parmi lesquelles figure une table ronde, le 25 avril 2025, avec des articulations autour du thème : « dialogue social et travail décent :pour un Cameroun serein ». Le sujet concernant le traitement des emplois qui découlent de l’aide du gouvernement américain a été abordé.

« À compter du 15 Août 2025, pour un effectif compris entre 15 et 20,  certains de mes collègues vont voir leurs contrats de travail rompus, suite à cette mesure sans précédent », ainsi s’est exprimée Prisca M (le prénom a été changé par souci d’anonymat), employée au sein de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun. Il est parvenu à notre rédaction que, selon les dernières données de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), publiées sur le portail usaspending.gov et analysées par Le Figaro, 32 des 43 projets initialement prévus pour 2025 ont été annulés, entraînant une réduction budgétaire drastique de 74 %. . Ce qui équivaut à une coupe de 51,13 millions de dollars, soit environ 30,678 milliards de FCFA, sur une enveloppe initiale de 82 millions de dollars (49,212 milliards de FCFA).

Il est important de noter que l’aide américaine au Cameroun couvre plusieurs domaines essentiels, notamment : la santé, l’humanitaire, l’éducation, la sécurité, et l’environnement. Les structures de mise en œuvre de ces aides au developpement sont  logées dans les programmes gouvernementaux d’une part, mais ce sont surtout les ONG et associations locales, des institutions académiques des entreprises et coopératives. Ce sont donc des CDD, qui par conséquent recrutent généralement sur la base d’une périodicité prédéfinie, ce qui ne garantit pas une protection sociale sur le long terme.

Et pourtant, le Cameroun a ratifié la convention n°155 auprès de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui permet de garantir la protection des travailleurs humanitaires, le respect de leurs droits fondamentaux. Mais aussi et surtout  la sécurité et la santé au travail, et même l’accès à la sécurité sociale. Lors de la rencontre mentionnée en introduction,  Dr Eyoum Dualla Bruno, a rappelé : « On n’attend pas que les gens soient malades », en sa qualité de Directeur de la Santé et Sécurité au Travail, lors de son  exposé sur le thème : « Santé et Sécurité au Travail, un levier important pour le travail décent et le dialogue social ».

Pour réaffirmer cette volonté de veiller à la protection sociale des travailleurs humanitaires camerounais, Mme Mvodo Régine Eugénie epse Angoua, Inspecteur du Travail N°7, en service à la Délégation Régionale pour le Centre du MINTSS, a donné plus d’éclaircissements sur le sujet. Dans un exposé, sur la question de la cessation de l’aide au developpement du gouvernement américain, elle a révélé : « actuellement nous sommes sur le terrain avec les ONG qui ont reçu l’ordre d’arrêter tous les contrats de travail des personnels concernés. Certains de ces travailleurs ont été mis au chômage technique, et d’autres en rupture de contrats, mais lors des descentes nous effectuons des visites psychologiques pour les préparer moralement. Et nous accompagnons ces ONG dans la restructuration de leurs personnels, pour continuer de supporter certaines charges, tout au moins jusqu’à un délai raisonnable. »

Il est important de noter que lors des échanges, la justice sociale des travailleurs a été soulignée, pour un meilleur cadre de conciliation des parties en cas de situation conflictuelle. En cas de licenciements pour motif économique comme c’est le cas des personnels en rupture de contrat suite à la cessation de l’aide au développement du gouvernement américain,  un effort est fait pour respecter la législation et la règlementation, particulièrement l’article 40 du code du travail au Cameroun.

Ange ATALA