Le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable met en place un programme ambitieux de structuration de la filière Balanites aegyptiaca, reconnaissant cette espèce comme un vecteur décisif pour concilier préservation de la biodiversité et développement économique dans l’Extrême-Nord du Cameroun.
Le Balanites aegyptiaca n’est pas qu’une simple ressource économique. C’est une espèce fondamentale pour l’écosystème régional. En structurant sa filière, le Cameroun s’engage à protéger et à régénérer cette ressource naturelle précieuse. Une campagne de reboisement lancée en août 2025 à Kaélé vise d’ailleurs à renforcer les populations d’Acacia nilotica et de Balanites aegyptiaca, garantissant ainsi la disponibilité future de cette ressource tout en renforçant la résilience écologique des zones vulnérables, notamment autour d’aires protégées stratégiques comme Siniaka Minia, le Parc Zakouma et le Lac Iro.
L’impact économique d’une valorisation durable
Parallèlement, le programme déploie des outils concrets pour transformer le Balanites aegyptiaca en moteur de développement économique local. Les acteurs bénéficient d’un renforcement de capacités couvrant la gestion organisationnelle, les techniques de transformation, l’entrepreneuriat et le marketing. Le gouvernement fournit également des équipements adaptés à la production, la transformation et la commercialisation, permettant aux exploitants de passer d’une activité informelle à une entreprise structurée et rentable.
Les valorisations possibles du Balanites aegyptiaca—alimentaire, médicinale, cosmétique et énergétique—ouvrent des marchés diversifiés capables de générer des revenus substantiels pour les communautés locales. La structuration en fédérations départementales améliore le pouvoir de négociation des producteurs et facilite l’accès aux marchés et aux financements.
Préservation et prospérité : un cercle vertueux
En structurant la filière Balanites aegyptiaca, le Cameroun crée un modèle vertueux où l’exploitation durable de la ressource renforce sa protection. Les populations locales, devenues actrices économiques valorisant cette plante, ont tout intérêt à la préserver. Cette approche holistique, associant autorités, organisations de base, institutions financières et communautés, garantit que la biodiversité régionale se régénère tandis que les revenus s’accroissent, illustrant concrètement la vision du Cameroun pour 2030 : une économie transformée par la valorisation responsable de ses ressources naturelles.
DJAMOU ROCELIN HERVE
