BIODIVERSITÉ : L’INERTIE MONDIALE COMPROMET LES OBJECTIFS DE KUNMING-MONTRÉAL

Un an après l’échéance fixée par les Nations Unies, seulement 28 % des États signataires du Cadre mondial pour la biodiversité ont soumis leurs stratégies nationales. Cette lenteur généralisée, imputable aux contraintes financières et aux carences de volonté politique, menace la réalisation des objectifs ambitieux de protection du vivant fixés à l’horizon 2030.

Analyse – En décembre 2022, 196 pays adoptaient à Montréal le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal, accord historique qualifié d’« Accord de Paris pour la nature ». Cet instrument juridique vise à enrayer et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030 à travers 23 cibles ambitieuses, dont la protection de 30 % des terres et des océans. Pour opérationnaliser ces engagements, chaque État signataire devait soumettre aux Nations Unies, au plus tard le 21 octobre 2024, un plan national détaillant ses stratégies et actions concrètes, dénommé NBSAP (National Biodiversity Strategies and Action Plans).

Un an après cette échéance, le bilan s’avère préoccupant. Selon une analyse approfondie menée par Carbon Brief, seulement 55 pays sur 196, soit 28 % des signataires, ont honoré cette obligation. Parmi les États ayant soumis leurs plans figurent la France et plusieurs nations européennes, mais la liste des absents révèle des lacunes criantes, notamment parmi les pays dits mégadivers.

Ces 17 nations mégadiverses, qui abritent à elles seules 70 % de la biodiversité mondiale, comptent parmi leurs rangs des États aussi stratégiques que le Brésil, pourtant pays hôte de la prochaine COP30 sur le climat, l’Équateur, la République Démocratique du Congo, l’Indonésie ou encore l’Afrique du Sud. L’absence de plans nationaux de la part de ces détenteurs de la majeure partie du patrimoine biologique planétaire constitue un paradoxe inquiétant et compromet substantiellement l’atteinte des objectifs fixés à Montréal.

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