Café des partenaires de l’UNESCO, de nouvelles perspectives en vue !

La rencontre tenue  ce 17 décembre  2024 au bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale,  à Yaoundé, avait pour ambition de redéfinir le cadre de collaboration des acteurs institutionnels, académiques, et opérationnels,  pour penser une meilleure approche de la vulgarisation des activités menées  dans le secteur des sciences exactes et naturelles.

Présent au Cameroun depuis 1961, l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a participé au developpement des réformes éducatives, à la reconnaissance mondiale du patrimoine  immatériel de plusieurs sites, à la  promotion de la culture locale des évènements tels que le Nguon ou le Ngondo, à l’accompagnement dans la recherche scientifique, et l’innovation.  Mais son  empreinte dans le secteur des sciences exactes et naturelles pour la préservation de la biodiversité semble être ignorée de beaucoup. Avec pour principaux partenaires les ministères et agences gouvernementales, les centres de recherche, les organisations de la société civile, ainsi que le secteur privé, l’UNESCO démontre de sa ferme volonté de préserver les ressources naturelles, et de contribuer au developpement durable dans les communautés locales.

M. Bandiougou Diawara: « C’est pas le climat qu’il faut changer, c’est les habitudes des personnes. Pour ce faire , la culture est mise à contribution pour aider à véhiculer les messages, tant par les langues locales, que les pratiques traditionnelles, associées aux techniques innovantes qui renforcent la résilience des populations face aux défis du changement climatique ».

En menant la discussion sur la rétrospective des activités menées au cours de l’année 2024, M. Bandiougou Diawara, Chef du secteur des Sciences exactes et naturelles, a mis un accent sur la nécessité de communiquer davantage entre partenaires pour réaliser une économie d’échelle, renforcer la synergie d’action, et mobiliser des financements de manière conjointe. Rappelons que, l’UNESCO travaille à une prise de décisions éclairées pour adopter des pratiques durables quant à l’utilisation de la science et de la technologie, pour une meilleure gestion des ressources naturelles dont l’eau, la biosphère, la terre, et les richesses du sous-sol.

Seulement, ces ressources naturelles, connaissent une dégradation qu’il est impératif de stopper. D’ailleurs, le Cameroun a été le témoin impuissant de plusieurs évènements météorologiques destructeurs, qui ont causé des ravages significatifs à l’économie nationale, aux biens, aux individus, mais surtout à l’environnement. Parlant du Cameroun dans sa dépêche N°904 du 21 novembre 2024, Afrobarometer souligne : « les récentes pluies diluviennes ont provoqué des inondations qui ont causé des dégâts considérables. Plus de 56.000 habitations ont été ravagées, des dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles submergées, et des milliers de têtes de bétail perdues (Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, 2024) ».

Dans un élan de solidarité envers les victimes de ces catastrophes naturelles, des dons ont été faits, mais ils ne résolvent le problème que de manière ponctuelle, ce qui n’est pas efficace pour les échéances futures, à prévoir. Cette rencontre des partenaires de l’UNESCO a permis de présenter une brochure conçue pour  apporter une riposte mesurée en cas de risques géologiques, parue sous l’intitulé « l’Afrique Centrale face aux géorisques ». Cet ouvrage entend connaitre, réduire, aménager, informer et surveiller les zones touchées par les glissements de terrain, d’origine naturelle. Cette réalisation et bien d’autres parmi lesquelles nous citerons : la brochure : « Passeport pour les réserves de biosphère de l’Afrique Centrale », une participation active au sommet organisé par l’Union Africaine (UA)  sur la vulgarisation de l’usage de l’intelligence artificielle, des voyages de recherche dont le « café Mab » qui a permis aux journalistes de visiter le parc de biosphère du Dja, ou encore la réalisation d‘une cartographie des acteurs de l’eau, l’octroi de bourses de financement à 6 jeunes, le projet d’autonomisation des jeunes désœuvrés de Somalomo et Bifolone (dans la région de l’Est Cameroun) par l’apprentissage de métiers artisanaux et bien d’autres faits marquants , sont autant d’actions à saluer.

Dans le public, des collaborateurs de longue date : Dr. Nazaire Biwole, Directeur du Centre d’Excellence en Microsciences, ou encore Mme Hajara Haman, Présidente de l’African Indigenous Women’s Orgnisation, Dr. Jules Romain Ngeguim / Directeur de l’IRAD (Institut de Recherche Agricole pour le Developpement) de Kribi. Sans oublier de mentionner des représentants de la société civile,  des associations éco féministes, des journalistes scientifiques, des ingénieurs et personnes influentes du monde digital tel que Arielle Kitio/Entrepreneure et informaticienne. Mais aussi de nouveaux visages, dont des étudiantes, et plusieurs sectoriels d’administration, pour réorienter le champ d’action des 4 priorités du secteur sciences naturelles et exactes du bureau régional de  l’UNESCO, à Yaoundé.

Parmi les partenaires à la réalisation de ces actions, Global Water Partnership, pour l’Afrique Centrale, le Coordonnateur régional, Djibrilla Mohamadou nous a confié : « en matière de développement stratégique, nous avons travaillé avec la commune de Meri (Extrême-Nord) dans le cadre du projet « Eau Climat et Genre », pour améliorer la qualité de l’eau, vecteur de maladies dont la fluorose dentaire ». Il transparait de cette forte volonté de l’UNESCO,  d’aller au plus près des besoins des communautés, de contribuer à l’amélioration du cadre de vie des personnes, en usant de l’innovation pour transmettre les savoirs scientifiques, et les bienfaits de la recherche, au service des populations vulnérables. Lors des échanges, des propositions de nouveaux partenariats, dont celui avec le Ministère du Tourisme et des Loisirs (Mintoul) pour penser un tourisme durable au sein des parcs comme celui de la Bénoué, pour renforcer le concept de formation des géoparcs naturels , les sites retenus étant entre autres les chutes de la Lobé, ou encore le territoire du mont Rhumsiki.

Ange ATALA