« La part de la France dans les émissions historiques (de gaz à effet de serre) augmente de moitié, celle du Royaume-Uni double presque, celle des Pays-Bas triple presque et celle du Portugal fait plus que tripler. »
Après l’approche par émissions historiques, celle par émissions domestiques, et aussi celle par empreinte carbone, une nouvelle méthode de comptabilisation des émissions nationales de gaz à effet de serre est proposée par le média Carbon Brief : l’approche historique par responsabilité coloniale (https://lnkd.in/ez_BeUPZ).
Un peu de contexte...
Il y a à peu près 2 ans, le même Carbon Brief publiait une analyse qui relevait que les États-Unis étaient le premier contributeur mondial au réchauffement climatique (https://lnkd.in/erd9Mh8c). Pourtant, elle n’attribuait implicitement aucune responsabilité aux dirigeants coloniaux pour les émissions produites par leurs (ex-)colonies sous la domination coloniale, alors qu’ils détenaient à l’époque le pouvoir de décision suprême.
La nouvelle analyse publiée dimanche dernier explore les implications de la prise en compte de ce passif colonial. Elle montre que les États-Unis (21 %) et la Chine (12 %) restent en tête, mais que la part des anciennes puissances coloniales augmente, et parfois considérablement.
Par exemple, la part de la France dans les émissions historiques augmente de moitié, celle du Royaume-Uni double presque, celle des Pays-Bas triple presque et celle du Portugal fait plus que tripler. Ensemble, l’UE et le Royaume-Uni voient leur responsabilité dans le réchauffement augmenter de près d’un tiers, pour atteindre 19 %.
L’Inde fait partie des anciennes colonies qui voient leur part de responsabilité historique diminuer (de 15 %), l’Indonésie diminuant de 24 % et la contribution de l’Afrique, déjà faible, chutant également de 24 %.
Incidences
Les auteurs relèvent également que les émissions héritées des anciennes colonies proviennent essentiellement du changement d’usage des sols (déforestation + agriculture) et de la transition énergétique opérée dans ces territoires (de la biomasse renouvelable au charbon fossile).
Espérons que ce travail remarquable nourrisse les discussions, notamment au sujet des dommages et intérêts, qui font l’objet des débats à Dubaï dans la cadre de la 28 conférence annuelle des Parties signataires de la convention climat.
Nelson NOUMBISSI