Resultats de l’étude menée par l’Alliance for Rural Electrification (ARE), avec le soutien de l’Agence de la transition écologique (ADEME), se concentre sur les opportunités offertes par ces technologies dans les pays cités.
Elle met en lumière le rôle clé que peuvent jouer les énergies renouvelables décentralisées dans la modernisation des chaînes de valeur agricoles locales, la création d’emplois verts et le renforcement de l’économie rurale.
Alors que 675 millions de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’électricité, et que 2,3 milliards de personnes supplémentaires souffrent de services électriques peu fiables, les utilisations productives des énergies renouvelables pourraient jouer un rôle essentiel pour garantir que le déploiement de l’électrification renouvelable décentralisée se traduise également par un développement socio-économique plus large.
La majorité des populations n’ayant qu’un accès limité au réseau électrique vit dans des zones rurales, où les énergies renouvelables décentralisées (ERD) possèdent un potentiel considérable. De plus, 86 % des habitants de ces zones dépendent de l’agriculture comme principale source de revenus, rendant le lien entre les usages productifs de l’énergie et le secteur agricole particulièrement pertinent.Cette étude se concentrera ainsi sur les équipements utilisant les ERD à des fins productives dans les secteurs agricoles et agroalimentaires. Parmi ces équipements, on trouve par exemple les pompes à eau solaires et les réfrigérateurs, qui peuvent avoir un impact significatif sur le plan économique, éducatif et sanitaire, tout en améliorant la qualité de vie des populations rurales.
L’utilisation des ERD à des fins productives est ici définie comme « l’alimentation d’activités agricoles, commerciales et industrielles par des sources d’énergie renouvelables, générant des revenus ».L’Afrique subsaharienne est particulièrement confrontée à un important problème d’accès à l’électricité. Au rythme actuel d’électrification au niveau mondial, environ 620 millions de personnes n’auront toujours pas accès à une électricité propre et abordable d’ici 2030, dont 85 % en Afrique subsaharienne.
En même temps, cette région offre un énorme potentiel pour que les équipements à usage productif prospèrent et déclenchent des cycles de développement vertueux, grâce, par exemple, au déploiement de pompes à eau solaires qui permettent d’irriguer de manière constante les rizicultures et ainsi améliorer les récoltes et les revenus. Les pays du Bénin, du Cameroun et de Madagascar offrent des opportunités particulières dans ce domaine. Chacun présente des déficits importants en matière d’accès à l’électricité, mais aussi un potentiel important pour que les ERD et les équipements productifs alimentés par ces énergies, grâce à leurs gisements d’énergies renouvelables (EnR) et l’importance de l’agriculture dans leur PIB.
Au Bénin, il existe des possibilités dans les filières agricoles telles que le coton, la noix de cajou et le riz, où une alimentation fiable en électricité permettrait de stimuler la productivité et la modernisation, renforçant ainsi le développement socio-économique du pays.Au Cameroun, les chaînes de valeurs locales fondées sur des cultures comme le sorgho, le manioc et le maïs, ainsi que les industries d’exportation telles que le cacao, la banane, le café, le coton et le caoutchouc, se prêtent particulièrement à l’intégration des ERD.
Madagascar, célèbre dans le monde entier pour la production de vanille, pourrait également renforcer ses chaînes de valeurs agricoles à fort potentiel d’exportation, notamment dans la pêche et l’élevage.En général, les ERD à des fins productives contribuent à la création d’emplois verts directs et indirects, se traduisant par un pouvoir d’achat augmenté ; à une économie locale plus forte grâce aux services plus diversifiés, notamment dans le secteur commercial et agricole ; à l’amélioration de l’égalité des sexes lorsque les femmes sont impliquées dans les projets.
C’est dans cette perspective que l’étude présentée ici, élaborée par l’Alliance for Rural Electrification (ARE) avec le soutien de l’Agence de la transition écologique (ADEME) et leurs partenaires, fournit des informations sur les équipements existants pour les usages productifs alimentés par les ERD au Bénin, au Cameroun et à Madagascar.
Elle vise à éclairer les décideurs nationaux des trois pays concernés, les agences d’électrification rurale, des entreprises du secteur, ainsi que les partenaires financiers, en particulier les institutions de microfinance (IMF), sur le potentiel de ces technologies, tant sur le plan économique que social et environnemental. Cette étude renforce les conclusions de la littérature générale et démontre qu’il existe des opportunités substantielles dans les chaînes de valeurs agricoles des trois pays analysés.
Elle démontre que ces opportunités peuvent être davantage saisies grâce à une série de mesures de développement du marché telles que la sensibilisation pour encourager l’adoption des équipements et informer sur les avantages des ERD, l’adoption et le renforcement de normes techniques et d’infrastructures électriques de qualité, la responsabilisation des consommateurs et du secteur privé, l’intégration des systèmes de recyclage viables et l’assemblage local des équipements. Grâce à ces mesures, l’ARE souhaite s’associer avec des partenaires qui partagent les mêmes objectifs de développement socio-économique local et considère que le développement de ce marché est à la fois faisable, réaliste et nécessaire.
Consultez une copie du rapport ici: https://www.ruralelec.org/wp-content/uploads/2025/06/Equipements-pour-les-usages-productifs-des-ERD.pdf
Alliance for Rural Electrification