À Addis-Abeba, l’Organisation Africaine des Consommateurs a marqué un tournant majeur en promouvant l’agroécologie et la préservation de la biodiversité comme piliers de la souveraineté alimentaire africaine. Dr Emmanuel Sogadji, nommé co-président du Groupe de travail Terre et Agroécologie, réaffirme que les innovations technologiques doivent soutenir ces approches, non les remplacer.
Du 1er au 6 octobre 2025, l’Organisation Africaine des Consommateurs (OAC) a marqué un tournant majeur en participant activement aux assises continentales consacrées à « l’avenir des technologies biodigitales dans l’agriculture et l’alimentation en Afrique ». Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte critique où les systèmes alimentaires africains doivent se transformer en profondeur pour garantir la durabilité environnementale et la préservation de la biodiversité du continent. Les débats, tenus dans la capitale éthiopienne, ont réuni des experts, chercheurs, gouvernements et organisations de la société civile autour d’un enjeu fondamental : concilier innovation technologique et protection des écosystèmes naturels qui font la richesse agricole de l’Afrique.
La délégation de l’OAC, conduite par son Directeur exécutif Dr Emmanuel Sogadji, a placé au cœur de ses interventions le rôle central de l’agroécologie dans la transformation durable des systèmes alimentaires. Au-delà des questions technologiques, l’organisation a insisté sur la nécessité de mettre en avant des approches qui conjuguent protection de la biodiversité, préservation des ressources naturelles et souveraineté alimentaire des peuples africains. Cette posture reflète une conviction forte : les technologies biodigitales ne peuvent être pertinentes que si elles respectent les équilibres écologiques et les écosystèmes qui constituent le fondement de la résilience agricole du continent.
Cet engagement stratégique a porté ses fruits puisque Dr Sogadji a été élu co-président du Groupe de travail Terre et Agroécologie, une responsabilité qu’il partage avec Me Miriamm, avocate nigériane et militante reconnue en droit foncier et agroécologie. Cette élection constitue une reconnaissance continentale du leadership de l’OAC dans la promotion de politiques agricoles respectueuses de la nature, fondées sur les principes de l’agroécologie et garantissant la conservation de la biodiversité. Elle témoigne de la montée en puissance d’une vision unifiée en Afrique : celle d’une agriculture régénératrice qui préserve les sols, favorise la biodiversité et restaure les écosystèmes.
Par sa présence active dans ces forums continentaux, l’OAC affirme que la transformation durable des systèmes alimentaires africains doit placer la biodiversité et l’agroécologie au centre de toute réflexion sur l’avenir. Les technologies biodigitales ne doivent être intégrées que si elles soutiennent et renforcent ces approches, et non les remplacer. Cette vision s’étend au sein de l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA), réseau panafricain majeur dont l’OAC est un partenaire actif. Le renouvellement du Conseil d’administration de l’AFSA a renforcé cette orientation en plaçant à la tête du réseau le Révérend Tolbert Thomas Jallah Jr., figure respectée du plaidoyer pour la justice sociale et le développement durable, engagé de longue date en faveur de l’agroécologie et de la préservation des ressources naturelles en Afrique.
La nouvelle équipe dirigeante de l’AFSA, composée de Mme Anne Maina (Kenya) en tant que Secrétaire générale réélue et de Mme Elisabeth Atangana (Cameroun) en tant que Trésorière, reflète une détermination renouvelée à porter la vision d’une Afrique où l’agroécologie et la biodiversité constituent les piliers de la souveraineté alimentaire. Cette composition diversifiée, associant continuité et renouveau, garantit que les voix des régions et des acteurs locaux engagés dans la préservation environnementale restent au cœur des décisions continentales.
Le Révérend Jallah a d’ailleurs exprimé une confiance profonde dans la mission de l’AFSA, déclarant que « notre force réside dans notre unité » et que la nouvelle direction entend porter le mouvement vers des horizons plus ambitieux, « enracinés dans les réalités africaines et guidés par la sagesse de nos agriculteurs ». Cette sagesse paysanne est indissociable de la connaissance ancestrale en matière de gestion durable des écosystèmes et de préservation de la biodiversité, des savoir-faire que l’agroécologie réhabilite et valorise.
Pour l’OAC, la participation de son membre Amadou Kanouté au renouvellement du conseil d’administration de l’AFSA symbolise la consolidation d’une alliance forte entre les organisations de consommateurs et les réseaux agroécologiques. Cette double présence institutionnelle renforce la capacité de ces acteurs à influencer les politiques agricoles et environnementales africaines dans une perspective où le consommateur n’est pas un simple client, mais un acteur de la transition vers une agriculture régénératrice et respectueuse de la nature.
Au-delà des débats technocratiques, la Déclaration panafricaine sur les technologies biodigitales qui a émergé de ces assises reflète un consensus croissant : l’Afrique ne peut progresser sur le plan alimentaire que si elle préserve sa biodiversité et adopte massivement l’agroécologie. Dr Sogadji a souligné que « cette dynamique panafricaine doit permettre de redonner confiance aux citoyens dans leurs systèmes alimentaires, promouvoir l’agroécologie comme pilier de souveraineté, et renforcer la transparence dans la gouvernance des innovations technologiques agricoles ». Cette affirmation résume l’enjeu central : les innovations technologiques ne doivent jamais supplanter l’agroécologie, mais plutôt la soutenir et l’amplifier.
L’OAC réaffirme son engagement à construire une Afrique où les consommateurs sont informés des impacts de leurs choix alimentaires sur la biodiversité et les écosystèmes. Par le travail collectif entamé à Addis-Abeba, en partenariat avec l’AFSA et les réseaux panafricains, l’organisation s’engage à bâtir un avenir alimentaire fondé sur l’agroécologie, la préservation de la biodiversité et une véritable souveraineté alimentaire pour tous les peuples d’Afrique.
NEBA Marvin Noel
